Le bilan continue de s’alourdir aux Etats-Unis, pays le plus endeuillé par le COVID-19 depuis le début de la pandémie. Le 4 décembre, le pays a signé un nouveau triste record mondial, avec plus de 210 000 nouveaux cas officiellement recensés, selon les données de l’université Johns-Hopkins qui font référence. Les Etats-Unis, qui sont confrontés à un nouveau rebond spectaculaire de la pandémie depuis plusieurs semaines, avaient déjà franchi à deux reprises la barre des 200 000 nouveaux cas dans le dernier mois écoulé. Alors que la campagne de vaccination s’organise dans de nombreux pays du monde, les autorités sanitaires se demandent comment rassurer au mieux la population.
Comment s’assurer qu’un plus grand nombre possible de citoyens acceptent d’être vacciné ? Aux Etats-Unis, Joe Biden, Barack Obama, George W. Bush et Bill Clinton, ont proposé une idée originale : se faire vacciner contre le nouveau coronavirus devant les caméras. Barack Obama a déclaré que si le Dr Anthony Fauci, le plus grand spécialiste des maladies infectieuses du pays, estimait que le vaccin était sûr et efficace, il se ferait vacciner. « Je vous promets que quand il aura été fait pour des personnes moins à risque, je le prendrai. Je finirai peut-être par le prendre à la télévision ou le faire filmer, juste pour que les gens sachent que je fais confiance à cette science», a-t-il affirmé dans le «Joe Madison Show», un programme de la radio SiriusXM.
Suite aux propos d’Obama, ses prédécesseurs George W. Bush et Bill Clinton ont affirmé qu’eux aussi seraient favorables à une vaccination publique. Selon CNN, Freddy Ford, le chef de cabinet de Bush, a indiqué que l’ancien président avait contacté Dr Fauci et le Dr Deborah Birx, coordinatrice de la réponse au coronavirus de la Maison Blanche, pour voir s’il pouvait aider à promouvoir la vaccination. « Premièrement, les vaccins doivent être jugés sûrs et administrés aux populations prioritaires », a déclaré Ford sur la chaîne de télévision américaine. « Ensuite, le président Bush fera la queue pour le sien, et le fera volontiers devant la caméra », a-t-il confié. L’attaché de presse de Clinton, Angel Urena, a également déclaré à CNN que le 42e président serait prêt à prendre un vaccin en public à la télévision si cela pouvait pousser les Américains à faire de même.
Une tribune dans The Washington Post appelait le président élu Joe Biden, 78 ans, et sa future vice-présidente Kamala Harris, 56 ans, à se faire vacciner en direct à la télévision afin de convaincre les sceptiques, nombreux aux Etats-Unis face à la vitesse de développement des vaccins contre le COVID-19. Interrogé sur le sujet, Joe Biden a dit, le 3 décembre, qu’il serait « heureux » de se faire vacciner en public dès que le Dr Fauci recommanderait de le faire.
Les engagements du président élu et de ses prédécesseurs interviennent alors que les sociétés pharmaceutiques Pfizer et Moderna s’activent pour faire approuver leurs vaccins contre le nouveau coronavirus par les régulateurs américains avant la fin de l’année. Le développement rapide des vaccins anti-COVID-19 suscite un certain scepticisme parmi une partie des Américains qui s’inquiètent des risques des vaccins et leur efficacité. Les deux sociétés affirment que leurs vaccins sont efficaces à environ 95%.