« Quand j’ai été élu en 1981, plus de la moitié des députés employait des membres de leur famille. C’est dans ce contexte que mon épouse a participé à mes activités politiques. Mon épouse m’a assisté, elle a été rémunérée comme des centaines d’autres conjoints », a justifié François Fillon, le 16 novembre 2021, au deuxième jour du procès, exprimant des « regrets » : « de ne pas avoir compris que cette pratique suscitait la suspicion de l’opinion ». « J’ai des regrets pour mon pays privé d’un débat démocratique en 2017. Des regrets pour ma famille politique, mes enfants, mon épouse qui a été marquée à vie par cette affaire, quelle que soit votre décision, rien ne pourra jamais effacer ce qu’elle a subi », a poursuivi l’ancien Premier ministre de France.
La veille, à l’ouverture de l’audience, son épouse Penelope Fillon déclara : « je me suis sentie ridiculisée, même parfois humiliée, j’étais tétanisée au point de ne pas pouvoir m’exprimer comme je l’aurais voulu ». Mais François Reygrobellet, le président de la Cour d’appel de Paris, avec ironie, distance et respect ne lâcha rien. Avec la détermination d’un rouleau compresseur, il interrogea Penelope Fillon : « quand même madame, j’ai du mal à comprendre pourquoi avoir dissimulé une activité parfaitement admissible ? La discrétion c’est une excellente chose, mais il y a parfois intérêt à ne rien dissimuler. Vous n’alliez jamais à l’Assemblée nationale ».
En juin 2020, en première instance, un jugement sévère avait été prononcé contre François Fillon, son épouse et son ex-suppléant Marc Joulaud. Cinq ans d’emprisonnement, dont deux fermes, 375 000 euros d’amende et dix ans d’inéligibilité pour l’ancien Premier ministre reconnu coupable de détournement de fonds publics, complicité et recel d’abus de biens sociaux. Son épouse Penelope Fillon était condamnée à trois ans de prison avec sursis, 375 000 euros d’amende et deux ans d’inéligibilité. Marc Joulaud fut condamné à la même peine d’emprisonnement ainsi qu’à 20 000 euros d’amende avec sursis.