Le 5 septembre 2022, la Cour suprême du Kenya a confirmé la la victoire de William Ruto à l’élection présidentielle. L’institution respectée dans le pays qui avait décidé en 2017 d’annuler la présidentielle, a rendu un verdict sans ambiguïté. L’ensemble des arguments avancés par le camp de Raila Odinga ont été rejetés, certains faute de preuves aux yeux de la Cour, d’autres au motif que les irrégularités dénoncées n’étaient pas d’une ampleur suffisante pour affecter le résultat final. « C’est une décision unanime. Les recours sont par la présente rejetés. En conséquence, nous déclarons le premier défendeur (William Ruto) président élu », a déclaré Martha Koome, présidente de la Cour suprême.
À plusieurs reprises, la présidente de la Cour a aussi employé des termes assez durs pour qualifier certains recours, elle a évoqué « des accusations sensationnalistes basées sur des ouï-dire ». Au sujet, également, des quatre commissaires qui avaient fait dissidence juste avant l’annonce des résultats, elle évoque « un drame inattendu » et estime qu’ils n’ont apporté aucune preuve de leurs accusations et qu’il n’est pas possible de « soumettre la volonté du peuple kenyan aux pitreries de la commission électorale ». Dans un communiqué, Raila Odinga confirme qu’il respecte « l’opinion » de la Cour. « Nous avons toujours défendu l’État de droit et la Constitution », peut-on lire dans ce document. Mais Raila Odinga précise qu’il « désapprouve avec véhémence » cette décision. Il continue d’affirmer que ses équipes auraient fourni à la Cour des arguments irréfutables et il qualifie d’« incroyable » le fait que l’ensemble des points soulevés par les recours aient été rejetés.
À l’annonce de la confirmation de la victoire du président élu William Ruto quelques petits groupes de supporteurs ont laissé leur éclaté leur joie dans les rues de Nairobi. Plusieurs présidents africains ont adressé leurs félicitations sur les réseaux sociaux. À 55 ans, William Ruto devient, le cinquième président depuis l’indépendance du Kenya. Il devrait prêter serment le 13 septembre, prochain. Pays de 50 millions d’habitants, le Kenya est une locomotive économique de l’Afrique de l’Est et un pilier de stabilité dans une région tourmentée, mais les périodes électorales ont régulièrement été sources de troubles, parfois sanglants. « Je tends donc une main fraternelle à tous mes concurrents et à leurs supporters. Nous ne sommes pas des ennemis, nous sommes des Kényans. Unissons-nous pour faire du Kenya une nation où chacun sera fier de se sentir chez soi », a lancé le président kényan.