Le 27 novembre 2019, le président Faure Gnassingbé, a signé un décret portant création de la Force sécurité élection présidentielle 2020 chargée de la sécurisation de l’évènement prévu entre le 19 février et le 5 mars.
Assurer la sécurité ainsi que la libre circulation des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire national avant, durant et après l’élection présidentielle est la responsabilité assignée à la Force sécurité élection présidentielle (Fosep) 2020. Pour le président Faure Gnassingbé, la question de sécurité de l’élection présidentielle n’est pas à prendre à la légère. La FOSEP agira sous le contrôle mixte de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et du ministère de la Sécurité. Son chef, le colonel Kodjo Amana, commandant de la 2e région de la gendarmerie nationale, est secondé par deux adjoints. Le premier est le lieutenant-colonel Karimou Adjayi au titre de la gendarmerie, et le deuxième est le commissaire divisionnaire Essonana Gbamazi, au titre de la police. Composée de 8 000 agents, la FOSEP 2020 devra prendre toutes les mesures pour maintenir ou rétablir l’ordre public en relation avec l’organisation des élections durant toutes les phases des processus électoraux notamment la campagne, les opérations de vote, le dépouillement et la proclamation des résultats.
Le président togolais, voudrait s’appuyer sur des certitudes. Si les élections législatives du 20 décembre 2018 et les communales du 30 juin 2019 se sont déroulées sans anicroches, c’est grâce au professionnalisme dont ont fait preuve respectivement la Force sécurité élections (FOSE 2018) et la FOSE 2019 dans la gestion et la sécurisation des processus électoraux. Il est donc question pour la FOSEP 2020 de tirer bénéfice des expériences enrichissantes de ses ancêtres. L’aspect sécuritaire n’est pas le seul détail à régler autour de cette élection de 2020. « En ce qui concerne la Cour constitutionnelle, nous disons que pour le moment la composition actuelle viole la Constitution telle que révisée le 8 mai 2018. Il y a tout un ensemble de préoccupations dont le règlement permettra l’amélioration du cadre électoral », déclare Jean-Pierre Fabre, chef de l’ANC.
La pression monte
Au fur et mesure que l’on approche de l’échéance, les candidatures sont annoncées. À l’issue du congrès des 18 et 19 octobre de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), Jean-Pierre Fabre, ancien chef de file de l’opposition, a été désigné candidat pour la présidentielle de 2020. « J’accepte la mission que vous me confiez. J’accepte de poursuivre avec vous, sans relâche, la lutte commune de libération du Togo et du peuple togolais. J’accepte d’être le porte-étendard de l’ANC et de l’ensemble des populations togolaises qui ont toujours soutenu notre combat », a déclaré l’ancien chef de file de l’opposition. L’ancien premier ministre Kodjo Agbéyomé, actuellement député à l’Assemblée nationale, se présentera sous la bannière du Mouvement patriotique pour le développement et la démocratie (MPDD). Ekoué Gamessou Kpodar a annoncé avoir pris une retraite anticipée au FMI pour « répondre à l’appel de ses concitoyens afin de rassembler les Togolais autour de l’idéal d’un Togo nouveau ». Depuis fin août dernier Gerry Taama, député et président d’un petit groupe parlementaire à l’Assemblée nationale, président du parti Nouvel Engagement Togolais est en lice pour 2020. Candidat indépendant porté par le mouvement politique « Nouvelle vision », Aubin Thon, jeune philosophe rentré des Etats-Unis affirme partout qu’il est l’homme du changement en 2020. Dans le camp du parti au pouvoir, c’est encore la grande attente. Toutefois, pour les membres les plus influents du parti Union pour la République (UNIR), Faure Gnassingbé est celui qui devrait défendre leurs couleurs pour l’élection présidentielle de 2020. « Nous avons un candidat naturel qui est Faure Gnassingbé. C’est à lui que nous allons demander de défendre à nouveau nos couleurs lorsque la convention du parti va se tenir…Mais nous allons lui laisser le dernier mot de dire je viens ou je ne viens pas », a déclaré l’ancien ministre de la santé Pr. Charles Kondji Agba, par ailleurs délégué national des « Sages du Parti Unir ». Seul le congrès à venir du parti UNIR lèvera le voile sur l’identité de son candidat à la prochaine présidentielle.