« Le Grand Orient est depuis 3 siècles, un compagnon indéfectible de la République » peut-on lire à l’entame de ce document officiel, signé de Georges Serignac, Grand Maître du Grand Orient de France. « La République indivisible, laïc, démocratique et sociale doit faire face aujourd’hui à la menace de l’extrême droite que nous pensions disparue, alors qu’elle n’était qu’enfouie dans la passé. Notre République, notre État, notre nation ne peuvent être livrés aux mains de leurs fossoyeurs qui comme au temps les plus sombres, ne feront que répandre la haine, le rejet de l’autre et la discorde dans une spirale destructrice mortifère pour notre pays (…) » souligne le communiqué.
« C’est donc avec la conviction de l’importance déterminante de ce choix dans la défense des principes capitaux de la République, que, pour ma part, je voterai sans hésitation en faveur d’Emmanuel Macron au deuxième tour de l’élection à la Présidence de la République » peut-on lire dans cette colonne.
Au regard de ses Principes, il a dit oui à Macron
Il est à noter que le Grand Orient de France est la plus ancienne obédience maçonnique française et la plus importante d’Europe continentale. Il est né en 1773 d’une profonde transformation de la première Grande Loge de France.
Le Grand Orient de France occupe une position originale dans la franc-maçonnerie mondiale sur trois points particuliers, que sont : son refus d’exiger une croyance quelconque, en particulier en un dieu, son attachement à la laïcité et ses valeurs républicaines et sociales. Les membres du Grand Orient de France déclarent que la recherche du progrès est un moteur dans leurs réflexions et leurs actions, au point que ce principe figure dans leur constitution. Ils se déclarent attachés à la liberté absolue de conscience, qu’ils considèrent comme garante, avec la laïcité, des institutions. Ainsi, quiconque professe des opinions racistes, xénophobes ou bien se déclare partisan de régimes totalitaires ne peut être reçu au Grand Orient de France.
Les défis considérables auxquels les pays de l’Europe des 27 sont confrontés aujourd’hui conduisent inéluctablement à un engagement des forces de l’esprit et donc, par définition, au premier chef, des francs-maçons, à contribuer à une réflexion collective sur les remèdes nécessaires à la crise de société sans précédent que traverse la France en ce début de XXIe siècle, parmi lesquels la montée en puissance de l’extrême-droite depuis une vingtaine d’années. Il n’en demeure pas moins établi que le GODF (Grand Orient de France) se distingue clairement d’autres obédiences lorsqu’il revendique sa part à la conceptualisation de grands principes et de défense de la République. Il le fait souvent avec un véritable talent. Les interventions directes de Grands Maîtres du Grand Orient, dans le champ politique sont aujourd’hui plus ouvertes contrairement à leur rareté dans le passé. Vétérinaire de profession, Georges Sérignac a été élu en janvier 2021, à l’âge de 67 ans, grand maître du Grand Orient de France (GODF), la principale obédience maçonnique française. Il défend la laïcité républicaine, « outil d’émancipation et de liberté », et « regrette la régression » de Jean-Luc Mélenchon sur ce sujet.
« Le Grand Orient n’est pas un parti politique, ni un lieu de militantisme ou d’activisme politique. Son rôle actuel est son rôle historique : un laboratoire d’idées qui, ensuite, essaye de déployer une pensée à sa manière, par une très forte capillarité avec le tissu du pays. Nous avons plus de 1 370 loges, qui comptent en moyenne de 30 à 40 membres. Ces derniers ont une famille, une activité professionnelle, un engagement politique… les idées se diffusent ainsi. » disait-il à nos confrères du journal célèbre Le Monde en 2021, au sujet des joutes électorales qui se préparaient en vue de la présidentielle qui vient de s’achever.
Le premier apogée de l’extrême droite intervient pendant les années 1930 et au début des années 1940, au travers du succès des différentes ligues. Les idées d’extrême droite trouvent leur consécration avec le régime de Vichy, de 1940 à 1944. La montée des électeurs de Marine Le Pen est bien antérieure à l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, qu’on en juge pour le pourcentage d’électeurs de ce parti entre les années 2000 et maintenant. La responsabilité est largement partagée par les pouvoirs précédents, de droite comme de gauche, et dont les raisons s’expliquent par la montée du chômage, la politique migratoire, et surtout par le succès de promesses démagogiques à chaque élection présidentielle qui, en France, sont un gage de succès électoral.
Les électeurs qui refusent de s’engager, en disant que la situation n’est pas de leur fait, se donnent bonne conscience à peu de frais. Car c’est justement la chance de la démocratie que de pouvoir décider en dernier ressort et de choisir, en liberté de conscience, ce qui correspond le plus à ses valeurs. »