Le 8 novembre 2019 à Yaoundé, le président a apporté des clarifications sur la révocation du secrétaire général de l’institution de l’Union africaine.
Un seul point était inscrit au menu de la rencontre entre le président du Parlement panafricain (PAP) et la presse camerounaise. Depuis quelques temps, le torchon a brûlé entre le camerounais Roger Nkodo Dang et le gambien Yusupha Jobe. Le président du PAP a clarifié les rôles sur la gestion de l’institution dont il a la charge depuis 2015, à la lumière des dispositions du règlement intérieur contenu dans les textes fondamentaux du PAP adoptés le 21 septembre 2004.
L’article 21 du règlement intérieur du PAP stipule que : « le secrétaire général gère les questions administratives quotidiennes du parlement, supervise le personnel et est responsable des questions de comptabilité ».
Le secrétaire général a accusé le président du PAP de malversations financières. Il lui reprochait de ne pas avoir présenté les comptes de l’exercice 2017 aux membres de l’instance. Conséquence directe : lors du 31e sommet à Nouakchott en juillet 2018, les dirigeants africains ont commandé un audit international.
La position de Roger Nkodo Dang
« Beaucoup de choses ont été dites en mai dernier, ceci à la suite du sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine qui s’est tenu à Nouakchott en Mauritanie », a déclaré le président du PAP. « Un audit avait été prescrit par les chefs d’État et de gouvernement du continent », a-t-il poursuivi. À la suite de l’audit, une commission d’enquête présidée par un juge, représentant la Cour de justice de l’organisation panafricaine, a été mise sur pied. Il a par la suite lu les conclusions de la commission d’enquête. « Le juge a recommandé la révocation pure et simple du secrétaire général du Parlement avec toutes les conséquences de droit », a-t-il révélé. Cette décision a été exécutée à l’issue des travaux de la 3e session ordinaire de la 5e législature du PAP, le 17 octobre dernier à Midrand en Afrique du Sud.
Le président du PAP s’est ensuite projeté sur l’avenir : « Nous allons saisir les chefs d’État et de gouvernement, parce que nous pensons que des excuses doivent être présentées au Cameroun qui, à travers ma modeste personne, a été traîné dans la boue dans cette affaire ». Il remercie le président Paul Biya pour son soutien sans faille, ce qui a favorisé la mobilisation des autres chefs d’État autour de sa modeste personne.
Esquisse de bilan à la tête du Parlement
La rencontre du 8 novembre était « l’occasion d’une réconciliation avec la presse. Je me suis dit qu’il faut que je vous informe sur ce qui s’était passé, pour que dans le futur, vous soyez bien outillés pour faire votre travail », a annoncé Roger Nkodo Dang qui en a profité pour dresser un bilan de la session écoulée. « Il est très difficile de gérer le Parlement panafricain. Car les 275 députés et sénateurs, à raison de 5 par État, ont différentes sensibilités politiques. Dans la plupart des pays, ils sont chefs de file de l’opposition. Mais avec l’aide de mon pays, j’ai dirigé brillamment le Parlement depuis 2015 », révèle-t-il. Dans la foulée il se félicite d’avoir sorti le PAP de l’ornière, ce qui lui vaut à ce jour « cabales et autres coups bas ».