Un communiqué publié par la présidence nigériane indique que le président Muhammadu Buhari et Antony Blinken, le secrétaire d’Etat américain, ont eu des entretiens à Abuja, notamment sur la sécurité régionale et le changement climatique. Le communiqué cite les propos de M. Blinken selon lesquels les Etats-Unis et le Nigeria ont des défis divers, mais un dénominateur commun : la sécurité, et l’espoir de meilleurs partenariats. Le chef de la diplomatie américaine a également salué les efforts déployés par le président nigérian en matière de changement climatique, notamment sa présence et ses contributions à la récente conférence sur le climat, la COP26, qui s’est tenue à Glasgow, en Ecosse.
Si le secrétaire d’Etat américain a appelé le Nigeria à jouer un plus grand rôle sur le continent, il l’a aussi encouragé à plus de transparence dans sa gestion des droits humains qui a ébranlé depuis un an les relations entre les Etats-Unis et le pays le plus peuplé d’Afrique. « Nous soutenons fermement l’engagement, le leadership et la voix forte du Nigeria », a déclaré Antony Blinken lors d’une conférence de presse à Abuja. Première économie d’Afrique subsaharienne, le Nigeria, où vit 20% de la population de cette région, est un acteur essentiel sur le continent aux yeux des différentes administrations américaines qui ont toutes courtisé les dirigeants nigérians depuis le rétablissement d’un pouvoir civil en 1999. Mais depuis un an, le discours américain envers le Nigeria s’est fait plus ferme, notamment face à la sanglante répression d’un vaste mouvement de contestation contre les violences policières en octobre 2020.
« Nous attendons la réponse de l’Etat et du gouvernement fédéral aux conclusions de l’enquête et espérons qu’elle comprendra des mesures visant à garantir la transparence et à répondre aux doléances des victimes et de leurs familles », a confié Antony Blinken. Le président Muhammadu Buhari a déclaré que le Nigeria avait fait preuve de transparence et suivi les procédures : « Au niveau fédéral, nous devons attendre les mesures prises par les Etats et permettre au système de fonctionner. Nous ne pouvons pas leur imposer des idées ». A l’occasion de sa première tournée en Afrique subsaharienne, entamée au Kenya et qui s’est terminée au Sénégal, le chef de la diplomatie américaine avait pour objectif de montrer l’engagement des Etats-Unis face à la montée en puissance de la Chine sur le continent.