L’ancien président sud-africain, figure symbolique de lutte contre l’apartheid et lauréat du prix Nobel de la Paix en 1993, a quitté la scène le 5 décembre 2013 après un parcours toujours envié mais peu copié sur le contient et dans le monde.
Le 15 décembre 2013, la terre du village Qunu s’est retournée sur Nelson Mandela, après des funérailles d’État marquée par des honneurs militaires et rites xhosas devant 4 500 personnes, dont quelques dignitaires étrangers sous une immense tente dressée sur la propriété de Mandela. Cette cérémonie était précédée de l’hommage planétaire rendu à cet icone mondiale, le 10 décembre au stade de Soweto devant 80 000 personnes, dont une centaine de chefs d’État et de gouvernement parmi lesquels Barack Obama des États-Unis. Tous les superlatifs ont été utilisés dans les hommages rendus au premier président noir d’Afrique du Sud, avec pour dénominateur commun le témoignage du centenier anonyme mis en lumière dans les évangiles des textes saints : « Assurément, cet homme était Fils de Dieu ». Oui Nelson Rolihlahla Mandela était un grand homme, oui il a marqué d’une empreinte indélébile l’histoire de l’humanité.
Un parcours retentissant
Nelson Rolihlahla Mandela est né le 18 juillet 1918 à Mvezo, province du Cap, s’est éteint le 5 décembre 2013 à Johannesburg. Il a été l’un des dirigeants historiques de la lutte contre le système politique institutionnel de ségrégation raciale, apartheid. Après vingt-sept années d’emprisonnement dans des conditions souvent très dures, et après avoir refusé d’être libéré pour rester en cohérence avec ses convictions, Mandela est relâché le 11 février 1990.
S’inspirant alors de la pensée ubuntu dans laquelle il a été élevé, il soutient la réconciliation et la négociation avec le gouvernement du président Frederik de Klerk. En 1993, il reçoit avec ce dernier le prix Nobel de la paix pour avoir conjointement et pacifiquement mis fin au régime de l’apartheid et jeté les bases d’une nouvelle Afrique du Sud démocratique. Il devient président de la République d’Afrique du Sud de 1994 à 1999, à la suite des premières élections nationales non ségrégationnistes de l’histoire du pays. Impliqué par la suite dans plusieurs associations de lutte contre la pauvreté ou le sida, élevé au rang de patrimoine commun de l’humanité, il demeure une personnalité mondialement reconnue en faveur de la défense des droits de l’homme. Il est salué comme le père d’une Afrique du Sud multiraciale et pleinement démocratique, qualifiée de « nation arc-en-ciel », même si le pays reste confronté à de graves problèmes d’inégalités économiques, de tensions sociales et de replis communautaires.
Un héritage lourd à porter
La corruption, depuis un moment colle à la peau des héritiers de Mandela. L’Afrique du Sud peine retrouver un classement honorable parmi les 180 pays dans l’indice de perception de la corruption publié chaque année par l’organisation non gouvernementale Transparency International. Le président Cyril Ramaphosa, depuis son élection, s’est engagé à éradiquer cette pratique qui a terni le règne de son prédécesseur Jacob Zuma.
Tous les jours ou presque, il y a une manifestation dans un township, un village, une ville, où la population proteste contre le manque de services publics. En général, ils bloquent les rues et brûlent des pneus. Ils peuvent parfois s’en prendre aux commerces tenus par les étrangers. C’est aussi un moyen pour les plus pauvres d’exprimer leur mécontentement et leurs besoins en direction du gouvernement. Les dernières violences xénophobes ont fortement entamé les relations entre le pays de Mandela et les autres pays africains, dont le Nigéria.