Le secrétaire général de la préfecture d’Anfa a fait l’objet d’une mutation disciplinaire à Guelmim, en marge de la visite royale dans les chantiers d’aménagement et de projets au niveau des zones d’Anfa et de la Corniche.
Les retards et blocages constatés sur un ensemble de travaux d’aménagement et de projets au niveau des zones d’Anfa et de la Corniche, seraient à l’origine de cette décision prise par le roi au terme de la visite des différents chantiers de la ville de Casablanca, le 11 mars dernier. Alors que l’inauguration de l’hôpital de proximité à Hay Errahma, ou le grand théâtre de Casablanca, pour ne citer que ceux-là, figuraient en pole position de l’agenda de travail du roi Mohammed VI pour l’année 2020, les nombreux vices et irrégularités constatés sur le terrain n’écartent pas la possibilité d’une série de mesures disciplinaires similaires à l’encontre des responsables et des secrétaires généraux affectés aux différentes administrations de la ville. Le secrétaire général de la préfecture d’Anfa muté à Guelmim, dans le Sud-Ouest du Maroc, a été remplacé par Hamid Touti, un cadre de la direction générale des collectivités locales.
Sous la pression des législatives
Le nombre de chantiers à Casablanca, devenu un véritable thème de campagne et de crispation à quelques mois des élections législatives, a grimpé considérablement. La capitale économique, engorgée de palissades et de panneaux de chantiers qui exaspèrent une partie des habitants, connaît d’interminables bouchons et des atteintes au verdissement de la ville. L’urbanisation d’une partie de l’espace public et les passerelles piétonnes suscitent aussi la polémique.
Les imprévus s’accumulent sur plusieurs sites dans la ville dirigée par le maire Abdelaziz El Omari, issu du Parti justice et développement, islamiste (PJD). Le chantier entamé à boulevard Anfa qui devait être la vitrine touristique de la métropole, connaît des retards et des surcoûts importants, alors que la dégradation des parcours et des conditions de transport causés par les travaux sont incessamment pointés du doigt.
Evocation de quelques chantiers
Depuis plusieurs années les nombreux revers enregistrés dans les chantiers de Casablanca se déclinent sous la forme de calendrier repoussé, coût réévalué, et malfaçons.
L’hôpital de proximité à Hay Errahma. Ce centre, en cours de construction sur un terrain de 6 314 m², dont 4 210 m² couverts, fait partie intégrante d’un plan d’action mené par la Fondation Mohammed V pour la Solidarité et visant à soutenir le secteur médical national, à travers la mise en place d’une filière de soins de proximité accessibles aux populations, et l’intégration d’une approche sociale complémentaire dans les mécanismes d’accompagnement des patients et bénéficiaires. D’un investissement initial estimé à 37 millions de dirhams, il bénéficiera à près de 60 000 personnes par an. Les travaux commencés en 2016, étaient prévus pour s’étendre sur 24 mois. Le centre comportera des pôles de consultations médicales spécialisées et des maladies chroniques, de traumato-orthopédie, de soins bucco-dentaires et des urgences médicales de proximité.
La corniche de la mosquée Hassan II. Entamé au tout début de 2017, ce chantier était prévu s’achever en fin en mars 2019. Cette promenade phare de Casablanca manquait d’un grand nombre d’infrastructures. L’aménagement de la corniche de la mosquée Hassan II s’inscrit dans le cadre de la mise à niveau du littoral de Casablanca-Settat. Cette promenade dédiée au grand public jouit d’une vue splendide sur la mosquée Hassan II et sur la mer.
Réaménagement de la corniche Aïn Diab. Ce chantier était prévu s’achever en mars 2019. Au terme des travaux, les habitants de Casablanca devraient la corniche de Casablanca entièrement réaménagée. Depuis janvier 2018, cet espace public cumule les chantiers pour créer une infrastructure moderne et des équipements plus sophistiqués aux Casablancais et aux visiteurs. Initialement évalué à 100 millions de dirhams, le projet a pour but principal de renforcer l’attractivité de la corniche Aïn Diab. La promenade comprendra un pôle balnéaire avec des aires de sport, un pôle naturel et un pôle festif constitué de différents restaurants. Tous ces espaces abriteront des aires de repos ainsi que des unités sanitaires.
Le grand théâtre de Casablanca. Le grand théâtre de Casablanca est l’un des rares édifices dédié à l’art à Casablanca. Niché sur la place Mohammed V, cet emblème du théâtre est considéré comme étant l’un des plus grands centres de loisirs en Afrique. Les travaux ont démarré en octobre 2014 et étaient supposés prendre fin en mars 2019. Le chantier a initialement été évalué à 1440 millions de dirhams. Le grand théâtre abritera toutes les formes des arts de la scène et fera de Casablanca, une ville culturelle de renom.
Aménagement de la forêt de Bouskoura Merchich. Bouskoura Merchich représente une échappatoire pour les Casablancais en quête de quiétude et de verdure. Située dans la périphérie de Casablanca, la forêt de plus près de 3000 hectares comprend principalement des arbres d’eucalyptus. Plusieurs habitants de la capitale économique visitent la forêt de Bouskoura les week-ends pour faire le plein d’air pur et d’énergie. En septembre 2016, des travaux de réaménagement ont commencé pour offrir aux visiteurs un espace agréable, propre et sécurisé. Aires de jeux, sanitaires, restaurants, farés, espaces écologiques, unité équestre pour la gendarmerie Royale… Les travaux de la forêt de Bouskoura étaient supposés s’achever en mars 2019.