Huit personnes soupçonnées d’avoir mis en place un réseau, délivrant des visas et cartes de séjour à des candidats à l’immigration illégale en Europe, et de « traite d’êtres humains », ont été arrêtées le 24 décembre par les autorités locales.
Des appareils électroniques, des téléphones portables et trois voitures, des cartes de séjour à l’étranger, des visas falsifiés et des passeports de candidats à l’immigration clandestine ont été saisis à la suite d’une perquisition au domicile des suspects, a indiqué mercredi le Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ) dans un communiqué. À l’issue de cette descente, huit personnes ont été arrêtées mardi 24 décembre pour leurs liens présumés avec un réseau de faux papiers et de « traite d’êtres humains », indique le même communiqué. Lequel précise également, sans donner son identité, l’interpellation d’un candidat à l’immigration à l’aéroport Mohammed-V, en périphérie de Casablanca.
L’ouverture d’une enquête permettra de déterminer d’éventuelles ramifications de ce réseau criminel au Maroc et à l’étranger. Chaque année, de milliers de Marocains et de Subsahariens sont candidats à une aventure en Europe.
L’Europe une quête perpétuelle
Les drames de réfugiés arrivant sur le territoire européen par bateau en traversant le détroit de Gibraltar, ainsi que les incidents qui se répètent depuis le début des années 2000 en lien avec les tentatives de franchissement des enclaves espagnoles de Ceuta et Mellila par des migrants Marocains et Subsahariens, ont marqué l’image du royaume chérifien comme terre d’émigration ou de transit vers l’Europe.
Dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine, la direction générale de la sûreté nationale (DGSN) marocaine a rendu public son bilan de l’année 2019. 27 317 migrants clandestins ont été arrêtés par la police marocaine qui a également interpellé 505 passeurs, et démantelé 62 réseaux de traite d’êtres humains. La même source indique que 3 021 faux documents de voyage ou pièces d’identité ont été saisis. Pour faire face à ce phénomène, le royaume chérifien mérite l’appui du continent tant convoité.
Le Maroc comme partenaire européen
« Le Maroc est un partenaire fondamental pour l’Europe et l’Espagne en matière de gestion migratoire. Grâce à sa collaboration, nous avons pu réduire de 50% les entrées irrégulières en Espagne en 2019 », a déclaré Pedro Sanchez, chef du gouvernement espagnol. En novembre 2019 lors d’un point de presse conjoint à Madrid avec le président du Conseil européen Charles Michel, il a avait appelé l’Union européenne à donner plus de moyens financiers au Maroc afin qu’il puisse renforcer sa lutte contre la migration clandestine.
Dans un rapport produit en septembre dernier, l’Organisation internationale pour les migrants (OIM) a annoncé que, le Maroc avait réussi à réduire de 33% le nombre de tentatives de migration clandestine durant le premier trimestre de l’année en cours, par comparaison avec la même période l’année précédente. Une voix de plus qui vient saluer les efforts déployés par les autorités marocaines pour relever l’un des défis les plus préoccupants au monde, à savoir le phénomène de la migration irrégulière.