C’est l’histoire de l’arrosoir arrosé. La compagnie française avait suspendu le 7 août ses vols à destination de Bamako, sept vols par semaine ; Ouagadougou, cinq vols par semaine ; et Niamey, quatre vols par semaine ; après la fermeture de l’espace aérien du Niger voisin, théâtre d’un coup d’État le 26 juillet. La compagnie dénonçait alors une «situation géopolitique instable dans la région du Sahel». En rétorsion, les autorités du Mali ont annulé l’autorisation d’Air France d’exercer entre Paris et Bamako, évoquant un «manquement notoire» aux termes de son autorisation d’exploitation. «Votre créneau pourrait être accordé à une autre compagnie qui le solliciterait», ont-elle affirmé. Et c’est vraisemblablement chose faite.
En effet, annoncée pour le 13 octobre 2023, les autorités maliennes de transition ont annoncé que la reprise des vols Air France n’était finalement pas actée. «L’autorité aéronautique nationale examine présentement la demande de reprise», «par conséquent les vols d’Air France demeurent suspendus pendant cette procédure (d’examen du dossier).» Le communiqué du ministère malien des Transports ne mentionne aucun revirement ni aucune volte-face, mais «réitère son engagement à défendre la souveraineté du Mali.» Le 10 octobre dernier, Air France indiquait pourtant que la reprise de ses vols se faisait «en coordination avec les autorités maliennes», et annonçait trois vols hebdomadaires à compter du 13 octobre, dans le cadre d’un partenariat avec la compagnie portugaise Euro Atlantic Airways.
Dans son communiqué, le ministère malien des Transports rappelle que la suspension de ses vols par la compagnie française, le 7 août dernier, avait été prise de manière unilatérale. Air France l’avait à l’époque justifiée par le «coup d’État au Niger» et «la situation géopolitique» au Sahel. Une situation qui n’a pas évolué d’un iota. Alors pourquoi vouloir reprendre les vols ?