« Ce jour, les derniers militaires de l’opération Barkhane, présents sur le sol malien ont franchi la frontière entre le Mali et le Niger. Ils provenaient de la plate-forme opérationnelle déserte de Gao, désormais transférée aux forces armées maliennes », a annoncé l’état-major français, dans un communiqué signé le 15 août 2022. C’est la résultante de la montée en puissance de la Russie au détriment de la France et de ses alliés.
Après neuf ans de présence, « la force Barkhane s’est réarticulée hors du pays en moins de six mois », a commenté le ministère français des Armées. « Ce défi militaire logistique majeur a été relevé, en bon ordre et en sécurité, ainsi qu’en totale transparence et en coordination avec l’ensemble des partenaires. » Les Français avaient transféré, ces six derniers mois, toutes leurs emprises à l’armée malienne, dont la dernière, à Gao, au nord du pays, le 15 août.
Si la France a dû sortir du Mali quelque 4 000 conteneurs et un millier de véhicules, dont des centaines de blindés, elle « reste engagée au Sahel, dans le golfe de Guinée et la région du lac Tchad avec tous les partenaires attachés à la stabilité et à la lutte contre le terrorisme », a précisé l’Elysée dans un autre communiqué.
La présence militaire au Sahel sera divisée par deux d’ici à la fin de l’année, passant à 2 500 militaires. Le Niger a accepté le maintien d’une base aérienne à Niamey et l’appui de 250 soldats pour ses opérations militaires à la frontière malienne. Le Tchad continuera à héberger une emprise française à N’Djamena et la France espère conserver un contingent de forces spéciales à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso.
L’opération Barkhane, née en août 2014, est l’héritière de l’opération Serval, lancée en janvier 2013 pour reprendre le contrôle du nord du Mali tombé aux mains de groupes armés islamistes. Elle a également absorbé l’opération Epervier, présente au Tchad depuis février 1986 pour contribuer à la stabilité de ce pays. Elle paye sans doute les frais de la guerre de 2011 en Libye, conduite par une coalition dirigée notamment par la France, qui a favorisé la déstabilisation du Sahel.