Bamako a annoncé dans un communiqué avoir dénoncé le traité de coopération en matière de défense du 16 juillet 2014, ainsi que l’accord des 7 et 8 mars 2013 signé au moment du déclenchement de l’opération Serval, devenue Barkhane l’année suivante. Depuis bientôt une décennie d’engagement français au Sahel, ces textes encadraient la présence militaire française au Mali. Ils prévoyaient par exemple l’entrée des soldats sur le territoire malien sans visa, le port « d’armement et de munitions » par les militaires français, des importations de « matériel et approvisionnement en franchise de taxes et sans licence préalable », mais aussi le traitement réservé aux prisonniers. Ces accords donnent également un cadre juridique à l’intervention militaire des forces européennes « Takuba » dans le cadre de la lutte contre le terrorisme au Mali. L’expiration du traité de coopération en matière de défense prendra en réalité six mois, ainsi que le prévoit l’article 26 de l’accord lui-même.
Lors de son adresse télévisée, le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement, a notifié que les relations entre Bamako et Paris se sont considérablement détériorées en raison d’un certain nombre de « violations » commises par la France. Il a cité en exemple la décision « unilatérale » de la France de retirer ses forces Barkhane en février et a réitéré les accusations selon lesquelles les forces françaises ont violé à plusieurs reprises l’espace aérien du Mali.
Pour l’heure, la décision de Bamako « n’a pas trop d’effet » dans la mesure où barkhane quittait déjà le Mali pour se concentrer sur les autres pays du sahel, le gouvernement malien avait déjà fait un communiqué pour demander le retrait immédiat des forces Barkhane et Takuba. L’implication croissante de la Russie dans les affaires de sécurité de la nation a déclenché un recul de l’Occident. Si les autorités militaires ont jusqu’à présent nié la présence de ces mercenaires, affirmant que seuls des formateurs russes se trouvent dans le pays, plusieurs observateurs considèrent que le Mali est dans une logique de diversification de sa coopération militaire avec d’autres Etats comme la Russie ou la Chine.