« L’amélioration de vie des Maliens sera un souci constant pour le nouveau gouvernement à venir. Elle sera recherchée de façon intelligente pour ne pas fragiliser l’équilibre budgétaire et ne pas compromettre les investissements. Ainsi, je vais demander au nouveau gouvernement qui sera mis en place, d’engager un dialogue franc et sincère avec l’ensemble des syndicats pour une résolution durable de la crise actuelle », a annoncé Assimi Goïta, le président de la transition malienne, lors de son investiture à Bamako, le 7 juin, après avoir successivement renversé Ibrahim Boubacar Keïta et Bah NDaw. C’était notamment en présence de Choguel Kokalla Maïga, figure de proue du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP). Dans la foulée, le nouveau président de la transition malienne a tenu à rassurer la communauté internationale : « Le Mali va honorer l’ensemble de ses engagements avec l’organisation d’élections crédibles, justes et transparentes aux échéances prévues ». Pas assez pour la France.
Emmanuel Macron a annoncé le 10 juin la fin prochaine de l’opération militaire Barkhane au Sahel, où les troupes françaises engagées depuis 2013 dans la lutte contre les groupes djihadistes vont laisser la place à une « force internationale » dont la composition reste à déterminer. « A l’issue de consultations (…) nous amorcerons une transformation profonde de notre présence militaire au Sahel », a expliqué le président français, annonçant la « fin de l’opération Barkhane en tant qu’opération extérieure » et la mise en œuvre « d’une alliance internationale associant les Etats de la région ». C’était lors d’une conférence de presse à l’Elysée en amont du G7. Cette « transformation » va notamment passer par la fermeture de bases de l’armée française et par la priorité donnée à la lutte contre les jihadistes par des forces spéciales. Après la suspension de la coopération militaire bilatérale annoncée par Paris le 3 juin, Emmanuel Macron était un premier signal d’alerte envoyé à la junte.
Le 11 juin, le nouveau président de transition a dévoilé la composition de l’équipe gouvernementale dans laquelle plusieurs ministères clés comme la Défense, la Sécurité et la Réconciliation nationale reviennent à des militaires. L’un des meneurs du coup d’Etat d’août 2020, Sadio Camara, retrouve le portefeuille de la Défense, selon le décret présidentiel. Son éviction du gouvernement fin mai par l’ancien président de la transition, Bah Ndaw, est considérée comme l’un des éléments ayant déclenché le second putsch en neuf mois du colonel Assimi Goïta. Ismaël Wagué, autre meneur du putsch d’août, garde le portefeuille de la Réconciliation nationale. Ibrahima Ikassa Maïga, éminent membre du M5/RFP, hérite du portefeuille de la Refondation de l’Etat, signant son entrée dans ce gouvernement annoncé comme étant « d’ouverture » et « inclusif » par le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, lors de sa nomination.