Les matières explosives à l’origine de la double déflagration enregistrée en fin d’après-midi, le 4 août, au port de la ville, étaient confisquées et stockées dans un entrepôt depuis des années.
« Il semble qu’il y ait un entrepôt contenant des matières confisquées depuis des années, et il semblerait qu’il s’agissait de matières très explosives », a indiqué le directeur général de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim. Sur Twitter, Cheryl Rofer, une scientifique nucléaire américaine à la retraite, a estimé que « la couleur rouge de la fumée indique vraisemblablement une explosion de nitrate d’ammonium. Le nuage sphérique de l’explosion est une condensation de l’eau dans l’onde de choc ». Le bilan provisoire des deux puissantes explosions qui ont secoué la zone portuaire ont fait au moins 100 morts et 4 000 blessés, selon le ministre de la Santé, Hamad Hassan. « C’est une catastrophe dans tous les sens du terme. Les hôpitaux de la capitale sont tous pleins de blessés », a-t-il déploré, appelant à transporter les autres blessés vers des formations sanitaires de la banlieue.
Les deux explosions ont eu l’effet d’une bombe atomique. Un navire arrimé face au port de Beyrouth s’est enflammé, sans qu’il ne soit possible de déterminer s’il y avait à son bord des passagers. Des dégâts importants ont été enregistrés au palais présidentiel de Baabda, situé à une quinzaine de kilomètres du centre de Beyrouth. Vitres brisées, fenêtres et portes soufflées tout comme dans toute la zone portuaire.
Le président libanais, Michel Aoun, a convoqué une « réunion urgente » du Conseil supérieur de la Défense, après les violentes explosions. De son côté, le Premier ministre Hassan Diab a décrété une journée de deuil national mercredi « pour les victimes de l’explosion du port de Beyrouth ». « Ce qui s’est passé aujourd’hui ne passera pas sans que des comptes soient rendus. Les responsables de cette catastrophe devront payer le prix », a martelé le chef du gouvernement lors d’une allocution télévisée. « Je lance un appel urgent à tous les pays amis et les pays frères qui aiment le Liban à se tenir à ses côtés et à nous aider à panser nos plaies profondes », a annoncé le Premier ministre.
Après cette annonce, les réactions ne se sont pas faites attendre. « J’exprime ma solidarité fraternelle avec les Libanais après l’explosion qui a fait tant de victimes et de dégâts ce soir à Beyrouth. La France se tient aux côtés du Liban. Toujours. Des secours et moyens français sont en cours d’acheminement sur place », a réagi sur Twitter le président Emmanuel Macron. « La France se tient et se tiendra toujours aux côtés du Liban et des Libanais. Elle est disposée à apporter son assistance en fonction des besoins qu’exprimeront les autorités libanaises. Alors que Beyrouth vient d’être durement touchée par des explosions, la France présente ses condoléances aux familles des victimes et souhaite un prompt rétablissement aux nombreux blessés », a indiqué sur Twitter le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.
« Nous surveillons la situation et nous sommes prêts à fournir notre assistance au peuple libanais qui se remet de cette horrible tragédie », a tweeté le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo. « La Russie partage le chagrin du peuple libanais », a déclaré de son côté le président russe, Vladimir Poutine, dans un télégramme de condoléances au président libanais, Michel Aoun.