Tom Makori, commandant de police dans le district de Keiyo, a précisé qu’Emmanuel Rotich, le mari d’Agnes Tirop, était recherché. « Il peut nous dire ce qui s’est passé, a affirmé le policier. Le suspect a passé un appel aux parents de Tirop pour leur dire qu’il avait fait quelque chose de mal. Donc nous pensons qu’il sait ce qui s’est passé », a-t-il précisé le 13 octobre, annonçant le début de la chasse à l’homme. La battue n’aura duré que 24 heures.
« Le suspect a été arrêté à Mombasa. Il est en détention et a été arrêté alors qu’il fuyait », a déclaré George Kinoti, directeur des enquêtes criminelles. L’homme arrêté a été présenté le 15 octobre devant un tribunal. « Le Kenya a perdu un diamant qui était l’une des athlètes à la progression la plus rapide sur la scène internationale grâce à ses remarquables performances sur la piste », a déploré la Fédération kényane d’athlétisme dans un communiqué. L’instance faîtière de l’athlétisme a annoncé suspendre les compétitions pendant deux semaines, en l’honneur d’Agnes Tirop et d’un autre coureur de fond, Hosea Mwok Macharinyang, récemment mort des suites de ce qui a été qualifié de suicide.
Agnes Tirop, 25 ans, venait de battre il y a un mois le record du monde du 10 km, dans une course exclusivement féminine, en 30 min 01 sec à Herzogenaurach en Allemagne. Elle avait remporté le bronze des Mondiaux sur 10 000 m en 2017 et 2019, et était devenue championne du monde de cross-country en 2015. Elle était arrivée quatrième des Jeux olympiques de Tokyo sur 5 000 m.
Le président du Kenya, Uhuru Kenyatta, a également rendu hommage à la championne : « Il est bouleversant, extrêmement malheureux et triste de perdre une athlète si prometteuse et si jeune qui, à 25 ans, avait déjà apporté de la gloire à notre pays par ses exploits sur la piste. » Dans son communiqué, le président a souligné que « sa mort est d’autant plus difficile à encaisser qu’Agnes, héroïne du Kenya, a été victime d’un acte criminel lâche et égoïste ».