A 37 ans, cette spécialiste des politiques africaines, notamment ouest-africaines et sahéliennes, n’aura pas droit à un état de grâce tant les dossiers urgents remontés au palais Koulouba par une rue en effervescence sont nombreux.
Sous la pression d’une manifestation impressionnante d’une coalition de mouvements et partis politiques entrainés sous la bannière de l’imam Mahmoud Dicko au cri de « IBK dégage », le président malien Ibrahima Boubacar Keita (IBK) a renouvelé sa confiance à son Premier ministre, Boubou Cissé, jeudi 11 juin dernier. Cette confiance a été faite aussitôt que le gouvernement ait rendu son tablier comme conséquence logiques aux législatives tenues fin mars et début avril. Dans le gouvernement restreint formé par Boubou Cissé, l’ancienne ministre malienne de l’Economie numérique et de la Prospective, Kamissa Camara rejoint le premier cercle du président Ibrahim Boubacar Keïta. Elle remplace Moustapha Ben Barka, neveu du président de la République, vice-président de la Banque ouest-africaine de développement depuis février dernier.
Détentrice des nationalités malienne, française et américaine, Kamissa Camara a su, au fil du temps, trouver sa place au sein du gouvernement. Figure de proue des jeunes de la diaspora qui s’installent au Mali après avoir passé toute leur vie à l’étranger, elle affiche déjà un parcours élogieux. Ministre de l’Economie numérique et de la Prospective depuis le 5 mai 2019 dans le gouvernement sortant, elle fut ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale entre septembre 2018 et avril 2019. Elle a occupé en juillet 2018 le poste de conseillère diplomatique du président de la République du Mali.
En plus de gérer l’impact de la pression faite par l’imam Mahmoud Dicko et la rue, la jeune dame devra s’employer à redresser les comptes du pays, présenter une feuille de route claire et précise aux bailleurs, le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque Mondiale (BM), et insuffler de la croissance à une économie bousculée par une interminable rébellion au nord et des tueries inter-ethniques au centre. Pour défendre le programme politique pour lequel le président IBK a été réélu, la jeune dame compte sur son expérience adossée sur une solide formation. Elle est diplômée de l’université Pierre-Mendès-France de Grenoble et de l’université Paris-Diderot.