Destitué par l’armée en avril 2019, l’ancien Chef d’Etat qui a passé 30 ans au pouvoir, a reçu cette sentence du Centre correctionnel de Khartoum.
Deux ans fermes dans un centre correctionnel. C’est la toute première décision de justice touchant l’ancien chef de l’État du Soudan. Omar El Béchir est apparu le 14 décembre 2019 devant le tribunal spécial de Khartoum après avoir été amené de la prison de Kober à Khartoum où il est détenu depuis son éviction du pouvoir en avril 2019. Ce procès a commencé au mois d’août et concerne des fonds perçus de l’Arabie saoudite. L’ex président encourait alors jusqu‘à 10 ans de prison. Le juge Al-Sadeq Abdelrahmane a expliqué que M. Béchir serait placé dans un centre correctionnel pour personnes âgées, car selon la loi soudanaise, toute personne âgée de plus de 70 ans ne peut être placée en prison.
À l’issue de l’audience qui a duré plus d’une heure et demie, l’un de ses avocats Ahmed Ibrahim a indiqué qu’il fera appel devant la cour d’appel et devant la haute cour. Le juge a également prononcé la confiscation des fonds retrouvés au domicile de l’ancien chef d’État après son arrestation. Soit un montant 6,9 millions d’euros, 351.770 dollars et 5,7 millions de livres soudanaises, environ 5 milliards de FCFA. À la suite de ce procès, plusieurs dizaines de partisans de l’ex-président on manifesté leur mécontentement après le verdict. Des centaines d’autres manifestaient aussi dans le centre-ville de Khartoum contre les nouvelles autorités. Ce même jour, les autorités de transition ont annoncé la dissolution des organisations professionnelles mises en place sous le régime Béchir, conformément aux revendications du mouvement de contestation qui a conduit à la chute de l’ex président.