Près de 30 années de règne sans partage en Irak, l’ex-président déchu a connu une sombre fin sous la sentence mortelle des chiites et américains. Nous étions en décembre 2003, plusieurs mois après l’incursion des alliés internationaux sous Georges Bush fils.
Le 13 décembre 2003, il ya exactement 16ans, l’opération Red Dawn menée par les forces spéciales américaines avait conduit à la capture du Président irakien déchu Saddam Hussein dans un abri souterrain caché dans une ferme abandonnée au bord du Tigre. Le samedi 13 décembre 2003, les Américains obtiennent des informations sur l’endroit exact de la cache de Saddam Hussein, ce qui a permis le lancement de l’opération Red Daw.
En effet, Saddam Hussein se trouvait « dans un trou de deux mètres de profondeur » caché dans une ferme, dans la région d’Al-Daour, à 30 kms au sud de Tikrit, fief du « numéro deux » du régime baassiste Ezzat Ibrahim, avait expliqué le général Ricardo Sanchez, commandant des forces américaines en Irak, dans une conférence de presse à Bagdad, le 15 décembre 2003. Ezzat Ibrahim, sur lequel les Américains avait mis une prime de 10 millions de dollars, était lui aussi en cavale.
De plus, le général Sanchez avait alors affirmé que Saddam Hussein avait été capturé sur la base d’informations, sans préciser si ces dernières avaient été fournies par des prisonniers arrêtés ou si l’appât du gain l’avait emporté sur l’allégeance tribale ou familiale : les Américains avaient mis sur sa tête une prime de 25 millions de dollars. Lors de son arrestation, l’ancien tyran irakien se trouvait en possession de 750.000 dollars, de deux kalachnikovs et d’un pistolet. Sur la vidéo montrée à Bagdad par la coalition aux journalistes, l’ancien maître de l’Irak se tenait la barbe, le regard perdu dans le vide. Un homme aux mains gantées lui examinait les dents ainsi que les cheveux. Pendant ce temps-là, à Tikrit, les soldats irakiens de la 4e division d’infanterie, installés dans le palais de l’ex-président, ne retenaient pas leur joie.
La fin d’un Chef
Le 5 novembre 2006, Saddam Hussein est condamné à mort par pendaison pour crime contre l’humanité. Le procès de Saddam Hussein, jugé pour génocide, crime contre l’humanité et crime de guerre, avec plusieurs autres membres importants du parti Baas, s’ouvrira quelques mois plus tard, en juillet 2004 devant un tribunal d’exception, le Tribunal spécial irakien (TSI). Le 5 novembre, Saddam Hussein était condamné à mort par pendaison pour crime contre l’humanité. Une condamnation à mort confirmée le 26 décembre 2006 par la cour d’appel : l’ancien maître de l’Irak doit être pendu dans un délai maximum de 30 jours.
Son exécution
A l’aube du 30 décembre 2006, premier jour de l’Aïd al-Adha, la plus grande fête du calendrier musulman, l’homme qui avait tenu le pays d’une main de fer pendant un quart de siècle, mourait pendu, trois ans après sa capture. Célébrée parmi les chiites, son exécution a été vécue par les sunnites, comme une terrible humiliation.
Transporté par un hélicoptère américain de Bagdad à Tikrit, le corps de Saddam Hussein était mis en terre à Aouja, son village natal, dans le mausolée qu’il avait fait construire de son vivant. Début 2015, en raison des combats entre l’État islamique et les forces irakiennes, ses partisans ont retiré son corps du mausolée, devenu entre-temps un lieu de recueillement pour ses proches et dont il ne reste plus désormais que des ruines, pour l’emmener vers une destination tenue secrète jusqu’à ce jour. Depuis, toutes les versions circulent, y compris les rumeurs les plus folles selon lesquelles l’ancien dictateur serait toujours vivant.
Président de l’Irak depuis 1979, Saddam Hussein est mis en fuite au printemps âgé de 69 ans. Pendant que les procédures s’étirent, le pays tente de retrouver sa stabilité. Des élections sont tenues le 30 janvier 2005 et une Constitution adoptée par référendum le 15 octobre. La situation demeure néanmoins difficile, la violence persistant contre les Américains, mais aussi entre les éléments chiites, sunnites et kurdes les plus radicaux. Le procès de Saddam Hussein débute peu après la tenue du référendum. Ce dernier conteste avec véhémence la légitimité du tribunal qui doit se prononcer sur sa responsabilité dans le massacre en 1982 de 143 chiites du village de Doujail, une action ordonnée par Hussein en représailles contre une tentative d’assassinat à son endroit. Après maints rebondissements, il est condamné à mort le 5 novembre 2006. Sa pendaison, le 30 décembre, suscite plusieurs controverses. Les irrégularités commises lors du procès sont soulignées par plusieurs, alors que d’autres s’indignent du fait que l’exécution ait eu lieu un jour de fête religieuse (Aïd el-Kebir), en présence d’ennemis de Hussein qui lui expriment leur hostilité. La scène, filmée par un témoin, fera le tour du monde. La crainte qu’elle provoque un soulèvement restera toutefois lettre morte. Le décès de l’ex-président d’origine sunnite entraîne la colère de ses partisans, mais fait aussi la joie de ses ennemis chiites et Kurdes.