Critiqué pour avoir tardé à déployer la garde nationale lors de l’invasion du Capitole, le 6 janvier, par des pro-Trump déterminés à bloquer la validation de la victoire de Joe Biden, le Pentagone a autorisé le déploiement de 15 000 soldats dans la capitale américaine pour la cérémonie de prestation de serment. Quelque 6 200 militaires de la Garde nationale y sont déjà présents et campent sur place. Ils devraient être 20 000 le 20 janvier prochain. La maire de Washington, Muriel Bowser, a annoncé avoir requis auprès du ministère de la Sécurité intérieure l’extension de la période de sécurité spéciale liée à l’investiture. Elle a aussi demandé que l’état d’urgence soit déclaré en amont dans la capitale fédérale afin d’obtenir des fonds supplémentaires pour la sécurité, ce que Donald Trump a entériné lundi 11 janvier. Un document interne de la police fédérale américaine (FBI) prévient que des partisans du président républicain armés pourraient participer à des manifestations dans les 50 Etats américains jusqu’au 20 janvier.
Après avoir félicité par téléphone la future vice-présidente Kamala Harris, Mike Pence a prévu de participer à la cérémonie d’investiture, placée sous le thème : « L’Amérique unie », comme les anciens présidents Barack Obama, George W. Bush et Bill Clinton. Lors de son investiture, Joe Biden prêtera serment, une main sur la bible, depuis les marches du Capitole, tout comme la vice-présidente. La chanteuse Lady Gaga chantera l’hymne national, suivie de Jennifer Lopez pour une performance musicale. Le duo présidentiel passera les troupes en revue, leurs conjoints, Dr. Jill Biden et Doug Emhoff, à leurs côtés. Joe Biden se rendra ensuite directement au cimetière national d’Arlington, avec trois de ses prédécesseurs : Barack Obama, Bill Clinton et George W. Bush. Il y déposera une gerbe sur la tombe du soldat inconnu et s’adressera à une Amérique meurtrie et divisée pour lancer un appel à l’unité. Le scénario de la dernière matinée de la présidence Trump est également connu.
Visiblement désireux de ne pas quitter la capitale fédérale américaine en tant qu’ex-président, le président sortant, très sensible au décorum, rejoindra avant la fin de son mandat la Floride et son luxueux club de Mar-a-Lago, où il compte s’installer. Après un départ en hélicoptère depuis les jardins de la Maison-Blanche, il s’envolera depuis la base militaire d’Andrews, dans le Maryland, pour son dernier vol à bord d’Air Force One. La Maison-Blanche, elle, se vide à grande vitesse, nombre de conseillers ayant déjà quitté les lieux, emportant documents et souvenirs. Les photos de Donald Trump en déplacement aux Etats-Unis ou à travers le monde, accrochées sur les murs de la célèbre West Wing, ne sont déjà plus là. Sur les grands murs vides, ne restent que quelques crochets, dans l’attente des photos de Joe Biden. Ainsi se terminent les années de présidence de celui qui est arrivé, quatre ans plus tôt, avec l’ambition de rendre sa grandeur à l’Amérique.