« Mon vœu est, qu’au terme de ce mandat, il n’y ait plus aucun groupe armé actif sur le territoire national », a souhaité Faustin-Archange Touadéra, lors de son investiture, le 30 mars, à Bangui devant la représentation nationale. Pour ce nouveau mandat de 5 ans, avec beaucoup d’émotion et d’humilité, le président réélu a promis travailler avec tous les citoyens, quelle que soit leur appartenance politique, ethnique ou religieuse et a réitéré son engagement à organiser sous peu un dialogue inclusif. « L’opposition a un rôle à jouer dans l’ancrage de notre démocratie », a-t-il souligné. La lutte contre l’impunité constituera un autre axe majeur au cours de ce mandat consacré au retour à la sécurité. « Elle sera la colonne vertébrale de mon mandat », a confié Faustin-Archange Touadéra.
Le président de la République centrafricaine (RCA) a surtout témoigné sa gratitude aux partenaires étrangers pour leur appui dans cette période de crise. Au sein de la communauté internationale mobilisée pour un retour définitif de la paix en RCA, le Cameroun a déployé des troupes au sein de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation de la République centrafricaine (MINUSCA) dès 2014. Près de 5 000 Centrafricains ont trouvé refuge dans la localité de Garoua-Boulaï dans la région de l’Est. L’enlisement de la crise en RCA a particulièrement affecté le trafic sur le corridor Douala-Bangui faisant peser de sérieux risques d’asphyxie sur Bangui. Le ciel sans nuage entre Yaoundé et Bangui, et l’implémentation des lumineux conseils du président Paul Biya ont permis un retour progressif à la normale.
Arrivé à Bangui la veille, le représentant personnel du président Paul Biya a été reçu par le président élu Faustin-Archange Touadéra. Sur les hauteurs de la colline de Gbazabangui qui abrite le palais de la Renaissance, Joseph Dion Ngute était porteur d’un pli fermé du chef de l’Etat à son homologue centrafricain. Au terme des échanges fraternels, le Premier ministre s’est confié à la presse. « Le président Paul Biya m’a dépêché ici pour participer à la très grande et historique cérémonie d’investiture de son homologue centrafricain. Il a tenu à ce que le Cameroun y soit représenté à un niveau très élevé. Très touché par le geste du président Paul Biya, le président Touadéra a tenu à rappeler que les relations entre nos pays sont très fortes », a déclaré Joseph Dion Ngute. « En plus d’être des voisins, le Cameroun et la RCA ont des intérêts économiques très importants à protéger », a-t-il conclu.
Réélu dès le premier tour de l’élection du 27 décembre 2020 avec un score de 53,92% des suffrages, outre le pari sécuritaire, les défis qui attendent Faustin-Archange Touadéra sont nombreux. Pour lutter contre l’impunité qui alimente les cycles de violences, le chef de l’Etat a promis une « réforme profonde du secteur de la justice ». Sur le volet politique, il a tendu la main à ses opposants. Sur le plan économique et social aussi il y a urgence. En dépit des richesses du pays, la Banque mondiale évaluait l’an dernier à plus de 70% la part de la population centrafricaine vivant sous le seuil de pauvreté. Une situation que la nouvelle crise déclenchée en décembre, n’a fait qu’aggraver.
