Comme il est de tradition depuis 30 ans, le premier voyage à l’étranger du chef de la diplomatie chinoise, pour la nouvelle année, le conduira en Afrique. Wang Yi, le ministre chinois des Affaires étrangères se rendra dans 5 pays, à commencer par le Nigéria, sur la côte ouest du continent. Il ira ensuite en République démocratique du Congo en Afrique centrale, avant le Botswana dans le sud, et la Tanzanie sur la côte est. L’île des Seychelles sera la dernière étape de cette tournée diplomatique.
Elle s’inscrit dans l’initiative ceinture et route (ICR). La « ceinture » fait référence aux voies commerciales terrestres de l’ancienne route de la soie qui reliaient la Chine à l’Europe et au Moyen-Orient par l’Asie centrale. La « route » fait référence aux routes maritimes vers le Sud, reliant la Chine, l’Asie du Sud-Est, l’Inde et l’Afrique. Durant ce périple, les discussions devraient se concentrer sur la pandémie de coronavirus, la reprise économique et le développement conjoint, après une année 2020 marquée par le vingtième anniversaire du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC).
« Au cours des 20 dernières années, la Chine et l’Afrique ont conjointement formulé et mis en œuvre dix-huit plans de coopération. Les échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique ont été multipliés par 20 et les investissements directs de la Chine ont été multipliés par 100 », rappelait Hua Chunying, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois, lors d’une conférence de presse le 4 janvier. La participation à la construction d’infrastructures sur le continent, argument de taille avancé par la République populaire de Chine depuis son offensive sur les marchés africains, reste la colonne vertébrale du discours de Pékin pour renforcer ses positions de premier partenaire économique du continent.
En 2020, le climat économique a été perturbé par la pandémie de COVID-19 qui a bloqué les nombreux chantiers partiellement ou entièrement financés par la Chine et a considérablement augmenté leurs coûts. Les remboursements des prêts contractés auprès de Pékin sont devenus une préoccupation pour de nombreux africains, 58% d’entre eux estimant que leurs gouvernements avaient trop emprunté, selon l’institut de recherche panafricain Afrobarometer, qui a sondé les ressortissants de 18 pays africains dans une série d’enquêtes d’opinions.
« A ce jour, la Chine a aidé l’Afrique à construire plus de 6 000 kilomètres de chemins de fer et de voies rapides, près de 20 ports et plus de 80 grandes centrales électriques. La Chine travaille également avec l’Afrique pour développer la coopération dans de nouvelles formes d’entreprises telles que l’économie numérique, les villes intelligentes, l’énergie propre et la 5G », a ajouté Hua Chunying.