Pendant la période de quarantaine en raison de la crise sanitaire de COVID-19, l’usage hors du commun de gel hydro-alcoolique mélangé à de l’eau ou du soda a fait neuf victimes.
Le village de Kurichedu dans l’Etat d’Andhra Pradesh au sud-est de l’Inde, a été mis en quarantaine après une recrudescence locale de cas de coronavirus. L’approvisionnement en alcool a cessé dans la ville lorsque les autorités ont imposé le confinement pour combattre l’épidémie de Covid-19. « L’alcool n’est pas disponible à cause du confinement, mais les désinfectants pour les mains sont facilement accessibles », a précisé Siddharth Kaushal, le chef de la police, le 31 juillet. Il a déclaré que les personnes décédées avaient mélangé le désinfectant avec de l’eau et des boissons non alcoolisées. Fortement dépendantes à l’alcool, ces personnes ont commencé à consommer des désinfectants pour les mains environ 10 jours avant leur mort.
« Nous enquêtons pour savoir si le désinfectant avait un autre contenu toxique », a déclaré M. Kaushal.
Des centaines de personnes pauvres meurent chaque année en Inde après avoir consommé de l’alcool frelaté. Les trafiquants ajoutent souvent du méthanol, un produit hautement toxique utilisé généralement comme antigel ou carburant, à leurs boissons alcoolisées de contrebande afin d’en augmenter le taux en alcool.
Avec 1 803 695 cas enregistrés pour 38 135 décès, l’Inde est l’un des pays gravement touché au monde. Dans les bidonvilles plus qu’ailleurs, le coronavirus se propage à grande vitesse. Selon une étude commandée par la municipalité de Bombay, mégalopole de 20 millions d’habitants, plus de la moitié des résidents des bidonvilles ont eu le Covid-19. Des tests sanguins ont été réalisés par les autorités de la ville sur près de 7 000 personnes sélectionnées au hasard. Résultat : 57 % des personnes testées dans les bidonvilles de Chembur, Matunga et Dahisar ont développé des anticorps. Au total, 1,5 million de personnes vivent dans ces trois zones situées à l’ouest, à l’est et au centre de la ville. Dans le reste des quartiers de la ville, seulement 16 % des personnes testées ont développé des anticorps. Une enquête du gouvernement à Delhi en juillet avait révélé que près d’un habitant sur quatre de la capitale indienne avait été exposé au Covid-19. Plusieurs raisons expliquent le taux de prévalence élevé dans les bidonvilles en Bombay, comme le surpeuplement ou le partage d’installations communes comme les toilettes. Le ralentissement des cas de contamination dans la ville ces derniers jours soulève une dernière question : celle de l’immunité collective. Celle-ci est atteinte lorsque suffisamment de personnes sont immunisées contre le virus pour arrêter sa progression.