Ibrahim Boubacar Keïta, qui se réclamait de la gauche, a connu une ascension fulgurante sous Alpha Oumar Konaré, premier président (1992-2002) de l’ère démocratique du Mali. Il a notamment a été Premier ministre de 1994 à 2000. Prétendant malheureux à l’élection présidentielle de 2002, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) tient sa revanche en accédant au palais de Koulouba, le siège de la présidence malienne à Bamako, en 2013.
Proclamé le 20 août 2018 vainqueur de la présidentielle avec 67,16% des suffrages face à Soumaïla Cissé, IBK prête serment en ces termes : « Je jure devant Dieu et le peuple malien de préserver en toute fidélité le régime républicain, de respecter et de faire respecter la Constitution et la loi, de remplir mes fonctions dans l’intérêt supérieur du peuple, de préserver les acquis démocratiques, de garantir l’unité nationale, l’indépendance de la patrie et l’intégrité du territoire national ».
IBK est investi alors que le Mali est confronté aux violences djihadistes. Depuis mars 2012, le nord du pays est sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda, en grande partie chassés ou dispersés par une intervention militaire lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, qui se poursuit actuellement.
Malgré un accord de paix signé en juin 2015, les violences ont persisté et se sont propagées vers le centre et le sud du pays, puis au Burkina Faso et au Niger voisins. Critiqué pour l’incapacité de l’Etat à ramener la paix dans un pays dont la majeure partie est privée de services publics ou d’école et où la classe politique est considérée comme largement corrompue, IBK est renversé le 18 août 2020 par un putsch après plusieurs mois de manifestations.
Le colonel Assimi Goïta devient le nouvel homme fort. La communauté internationale condamne le coup d’Etat, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) impose des sanctions. Depuis l’annonce de la disparition d’IBK, les réactions fusent de par le monde entier.
« Je suis peiné d’apprendre le décès de M. Ibrahim Boubacar Keïta, ancien président de la République du Mali. Mes condoléances émues à sa famille et au peuple malien ami et frère. Paix à son âme », a réagi Macky Sall, le président sénégalais. L’ex-chef d’Etat français, François Hollande, a salué « un Africain fier de son continent, qui travaillait en bonne intelligence avec ses collègues de l’ouest de l’Afrique ».