« Je voudrais vous inviter à observer avec moi une minute de silence à la mémoire de tous les martyrs de ce pays mais, plus particulièrement ceux et celles des évènements du 28 septembre 2009. Je voudrais remercier son excellence monsieur le président de la République, le colonel, l’ensemble des membres du CCNRD le Premier ministre et son gouvernement qui n’ont ménagé aucun effort pour mon retour sur la terre de nos ancêtres », a déclaré le capitaine Moussa Dadis Camara, à sa descente d’avion à l’aéroport international Ahmed Sékou Touré de Conakry. En provenance de Dakar, il a été accueilli par une foule en liesse.
Des centaines, peut-être des milliers, de personnes se sont massées le long des barrières bien gardées par les forces de sécurité. Aux abords de l’aéroport, l’atmosphère était à la fête avec des danseurs, des musiciens, tout le folklore de la Guinée forestière qui s’était déplacé à Conakry. « Je suis prêt à me mettre à disposition de la justice afin que plus jamais ce genre d’événement ne vienne endeuiller la Guinée. Je le fais pour la mémoire des victimes de ces douloureux événements, pour le respect des institutions de la République et pour la vérité de l’histoire », a confié le capitaine Moussa Dadis Camara.
Le 28 septembre 2009, alors que Moussa Dadis Camara était chef de la junte, des militaires avaient fait irruption dans le grand stade de Conakry pour réprimer une manifestation contre sa candidature à l’élection présidentielle. Au moins 157 personnes avaient été tuées, 109 femmes violées. En tant qu’ancien leader du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD), junte ayant pris le pouvoir en décembre 2008, puis président de la République auto-proclamé le 24 décembre 2008, sa responsabilité directe, en sa qualité de commandant en chef des forces armées avait déjà été mise en lumière par la commission d’enquête des Nations unies.