Les dirigeants des Etats membres de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se sont réunis toute la journée du 16 septembre à Accra auGhana. « La transition ne devrait pas durer plus d’un semestre. Dans six mois, il faudrait organiser des élections », a déclaré à la presse le président de la commission de la CEDEAO, l’Ivoirien Jean-Claude Kassi Brou. Les quinze chefs d’Etats ont mis la pression sur les auteurs du coup qui a écarté Alpha Condé du pouvoir le 5 septembre, en annonçant des sanctions ciblées. Ils ont décidé de geler les avoirs financiers des nouveaux dirigeants du pays et des membres de leurs familles respectives, et de leur imposer des interdictions de voyager.
La CEDEAO avait déjà suspendu la semaine dernière la Guinée de ses instances et dépêché le 10 septembre à Conakry une mission qui a pu rencontrer le chef des putschistes, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, ainsi que Alpha Condé, 83 ans, renversé et arrêté cinq jours auparavant. Parallèlement à la réunion d’Accra, se tenait au même moment à Conakry la troisième des quatre journées de concertation nationale convoquées au palais du peuple, siège du Parlement dissous, par les putschistes, pour définir les « grandes lignes de la transition », qu’un futur « gouvernement d’union nationale » sera chargé de conduire. Après les partis politiques, les chefs religieux, les représentants de la société civile et les diplomates étrangers, les militaires ont rencontré les patrons des compagnies minières, acteurs clé dans ce pays qui regorge de ressources naturelles.
Ces derniers se sont montrés rassérénés après leur rencontre avec Mamady Doumbouya, lequel n’a rien dit jusqu’ici sur le possible contenu de cette transition, sa durée, quel rôle les militaires y joueraient, ni comment seraient organisées des élections. Les décisions de la CEDEAO ont été répercutées à Conakry par une mission comprenant les présidents ivoirien, Alassane Ouattara, et ghanéen, Nana Akufo-Addo, le 17 septembre.