Prévue lundi 26 août 2019, la demande d’expertise médicale du président gabonais initiée par le collectif Appel à Agir n’a pas été examinée par la cour d’appel de Libreville.
La question de la santé du président Ali Bongo Ondimba est très sensible au Gabon, dix mois après l’accident vasculaire cérébral qui l’a frappé. Si sa présence lors des cérémonies marquant le 59e anniversaire de l’accession de son pays à la souveraineté internationale a rassuré ses partisans, le camp de l’opposition voit en l’usage de la canne lors de ces sorties, le signe d’une incapacité à gouverner.
Une situation qui vient raviver le débat juridique sur la demande d’expertise médicale qui court depuis plusieurs mois. Ce débat commence début mai avec le rejet de la requête de l’opposition en première instance. Le tribunal estime que le président n’est pas un justiciable comme les autres et que seule la Cour constitutionnelle a le pouvoir de statuer en la matière.
Inlassable, l’opposition introduit un recours. Le 12 août, la cour d’appel de Libreville se démarque et fixe une audience pour le 26 août. Avant cette échéance, Paulette Akolly, la présidente de cette haute juridiction est suspendue pour deux mois par le ministère de la Justice au motif de désobéissance à une injonction contraire de la Cour de cassation.
Lundi 26 août. Les avocats d’Ali Bongo Ondimba et ceux du collectif Appel à Agir ont découvert en arrivant à la Cour d’appel que toutes les audiences prévues avaient été reportées au 2 septembre, le quorum des juges n’ayant pas été atteint.
Pour Tony Serge Minko Mi Ndong, avocat de M. Ali Bongo Ondimba, il n’y aura pas d’audience sur l’expertise médicale le 2 septembre car « la Cour d’appel a régularisé cette situation et tout rentre dans l’ordre », assure-t-il. De son côté, le collectif Appel à Agir, à l’origine de la demande d’expertise médicale, estime dans un communiqué que l’audience a simplement été « reportée au 2 septembre ».