Une traque sans précédent est faite depuis plusieurs semaines contre Noureddine Bongo, l’un des fils du président. A la tête des services présidentiels, la société civile et des ONG l’accusent d’avoir obtenu son patrimoine frauduleusement.
Quatre organisations de la société civile gabonaise engagées dans la campagne contre la corruption au Gabon, Ça suffit comme ça, Dynamique unitaire, Mouvement sauvons la République et le ROLBG, ont adressé le 10 janvier 2020, au procureur de la République, à la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite et à l’Agence d’investigation financière, trois plaintes contre Noureddin Bongo Valentin, pour des actes de criminalité financière en bande organisée.
«Pour la crédibilité de la justice, nous demandons aux entités étatiques impliquées dans la lutte contre la corruption, l’enrichissement illicite et le blanchiment des capitaux, de diligenter les investigations en se saisissant de cette affaire qui confirme, une fois de plus, que l’épicentre de la corruption se situe au cabinet du président de la République», ont déclaré les initiateurs de la plainte.
Selon ces organisations, plusieurs sacs d’argent ont été découverts à bord d’un véhicule de type Hundai Sonata de couleur noire, immatriculé AB 348 W, par les agents de la gendarmerie nationale affectés aux missions de contrôle routier au quartier Rio, le 6 janvier 2020 aux environs de 23 heures, appartiendraient au fils du président de la République. Par ailleurs, il leur a été signalé que le coordonnateur général des affaires présidentielles est propriétaire d’un immeuble abritant son restaurant et sa boite de nuit, face au Conseil économique, social et environnemental, et qu’il est aussi actionnaire de l’hôtel Nomad et de la société Transurb dans la commune d’Akanda.
A cela s’ajouteraient les informations livrées par la Lettre du continent sur les «activités opaques» des sociétés écrans de Nourredine Bongo Valentin enregistrées à Dubaï, à travers Family office et d’autres sociétés dont Média volontaire domicilié à Ecobank Gabon, avec pour co-gestionnaire le directeur de cabinet adjoint d’Ali Bongo, Abdoul Oceni Ossa. Autant de révélations intrigantes pour les acteurs de la société civile qui s’interrogent sur les sources de revenus dont disposent Nourredine Bongo Valentin pour justifier un tel patrimoine.
«Comment les populations gabonaises qui supportent très mal les effets de la corruption au sein du pouvoir exécutif gabonais, peuvent-elles encore croire à la crédibilité du discours du nouvel an du chef de cet exécutif qui a déclaré que nul n’est au-dessus des lois, quand son fils est cité dans les activités liées à la criminalité financière en bande organisée ?», interrogent ces quatre organisations de la société civile.
Elles prient le procureur de la République, la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite et l’Agence d’investigation financière, de bien vouloir mener les investigations qui s’imposent pour faire éclater la vérité sur ce qui apparaît comme une «entreprise de corruption et de blanchiment des capitaux». «Faire prospérer cette plainte est alors l’enjeu principal et le défi stratégique de la justice gabonaise. Le destin du pays est ainsi entre vos mains», ont-ils conclu.