Le scandale né des 85 milliards « volatilisés » en deux ans au sein de Gabon Oil Company, lui sert de prétexte.
Le conseil des ministres du 7 novembre 2019 était signe annonciateur d’un véritable tsunami. Une levée de bouclier qui a donné un coup fatal au clan de Brice Laccruche Alihanga, l’ancien directeur de Cabinet d’Ali Bongo, devenu simple ministre. Avec lui, une vingtaine de responsables ont perdu leur poste parmi lesquelles le directeur de la communication présidentielle, Ike Ngouoni, le directeur général de la Caisse nationale d’assurance maladie, Renaud Allogho Akoue, le directeur de la Société équatoriale des mines, Ismaël Ondias Souna, le directeur général de la compagnie nationale de pétrole, Patrichi Christian Tanasa, et le directeur général de la caisse des dépôts et de consignation, Herman-Régis Nzoundou Bignoumba.
Quelques jours après leur entrée en disgrâce, la direction générale des services spéciaux (DGSS) super-police chargée des enquêtes de l’opération « Mamba », les a interpellés. Après une douzaine de jours de détention préventive, ces hauts responsables ont rejoint la prison centrale de Libreville encore appelée « gros bouquet » ou « sans famille » dans la soirée du 28 novembre 2019, après un tour devant un procureur de la République qui n’a pas connu round d’observation. Grand absent devant le procureur, Ike Ngouoni, ancien directeur de la communication présidentielle, interpellé avec sa secrétaire. Peu de nouvelles renseignent sur sa situation actuelle. Les prochains conseils de cabinet sont attendus, la peur au ventre, par Brice Laccruche Alihanga. Son frère Gregory Laccruche a également été interpellé dans le cadre l’enquête au sein de la Dupont Consulting Company.
Ce regain d’activité de l’opération « Mamba », est une nouvelle preuve que le président Ali Bongo Ondimba est le seul capitaine à bord au Gabon. Dans la foulée, il a présidé le conseil supérieur de la magistrature.
Conseil supérieur de la magistrature
Certains analystes voient le prolongement de l’opération « Mamba » au sein de la magistrature. Les travaux du 22 novembre 2019 ont apporté de grands changements. Après avoir passé 16 mois comme procureur de la République près le tribunal de première instance de Libreville, Olivier N’Zahou a été «promu» au poste d’avocat général à la Cour d’appel judiciaire de Franceville. Il est remplacé par André-Patrick Roponat, chargé de mener à bien l’opération en cours comme bien d’autres laissées en suspens. Le nouveau procureur de la République près le tribunal de première instance de Libreville était en fonction à Port-Gentil.
Sylvain Arthur Lendira est le nouveau président du tribunal de Libreville. Il remplace Fulgence Ongama, nommé au poste de président de chambre de la Cour d’appel judiciaire de Libreville. Un vent nouveau souffle sur le Gabon tant dans le système exécutif que législatif. Les jours à venir sont certainement bourrés de nouveau rebondissement de l’opération d’assainissement de mœurs à laquelle le président Ali Bongo attache grand prix.