« Le président de la transition prêtera serment devant la Cour constitutionnelle le lundi 4 septembre 2023 à la Présidence de la République ». C’est ce qu’a annoncé ce jeudi le colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi. Le tout nouveau porte-parole du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), qui rassemble l’ensemble des chefs de corps de l’armée, est apparu aujourd’hui sur l’antenne des télévisions gabonaises d’État.
Le général Oligui a aussi « décidé (…) de la mise en place progressive des institutions de la transition », dont la durée n’a pas été précisée, et « instruit l’ensemble des secrétaires généraux, cabinets ministériels, directeurs généraux et tous les responsables des services de l’État d’assurer dans l’immédiat la reprise effective du travail et la continuité du fonctionnement de tous les services publics », selon le porte-parole.
Le colonel Manfoumbi Manfoumbi a indiqué que le Président de transition « tient à rassurer l’ensemble des bailleurs de fonds, des partenaires au développement ainsi que les créanciers de l’État que toutes les dispositions seront prises afin de garantir le respect des engagements de notre pays aussi bien sur le plan extérieur qu’intérieur ».
L’opposition entre dans la danse
La principale plateforme de l’opposition au Gabon a demandé ce jeudi aux militaires qui ont renversé le président Ali Bongo Ondimba d’achever le comptage des bulletins de vote pour reconnaître la « victoire » de son candidat, Albert Ondo Ossa, à la présidentielle.
La plateforme Alternance 2023 a également « invité les forces de défense et de sécurité à la discussion afin d’évaluer, dans un cadre patriotique et responsable, la situation et de trouver, entre Gabonais, la meilleure solution » pour « permettre au pays de sortir grandi de cette situation ».
La population en liesse
Selon des images partagées sur les réseaux sociaux, les populations sont sorties en masse pour saluer cet acte des militaires. Plusieurs ont convergé vers le « Rondpoint de la démocratie » pour témoigner leur soutien à l’armée.
Dans le quartier populaire « Plein Ciel de Libreville », une centaine de personnes célébrait au son des klaxons. Ils ont salué et applaudi des policiers en tenue anti-émeutes au visage masqué.
À Port-Gentil, la capitale économique, sur la place du Château d’eau située dans un quartier populaire et bastion traditionnel de l’opposition, des centaines de personnes ont klaxonné en criant « Le Gabon est libéré ».
Inquiétudes du sort de la famille Bongo
Le président Ali Bongo Ondimba est « en résidence surveillée » entouré de sa famille et de ses médecins, selon un communiqué lu à la télévision d’Etat par les militaires du Comité de Transition et de Restauration des Institutions (CTRI).
Noureddin Bongo Valentin, fils et proche conseiller du chef de l’Etat, a été mis aux arrêts.
Il a arrêté avec plusieurs autres personnes notamment pour « haute trahison contre les institutions de l’Etat, détournements massifs des deniers publics, malversations financières internationales en bande organisée, faux et usage de faux, falsification de la signature du président de la République, corruption active, trafic de stupéfiants ».