Les forces de sécurité gabonaises ont procédé à plusieurs dizaines d’arrestations dimanche 17 décembre 2017 à Libreville, au lendemain d’une attaque à l’arme blanche à connotation islamiste qui a fait deux blessés.
Des éléments de la police et de la gendarmerie se sont rendus aux premières heures de la matinée au « village artisanal », marché pour touristes où un Nigérien avait poignardé deux Danois la veille, aux cris de « Allah Akbar » (Dieu est le plus grand).
Tous les commerçants du marché – presque tous originaires d’Afrique de l’Ouest – ont été arrêtés, au total plusieurs dizaines de personnes, tous des hommes. Le ministre de la Défense, Etienne Massard, était présent sur place.
Ils ont été emmenés au siège de la Fopi, une base de la police dans la capitale, où ils devaient être interrogés pour « raison d’enquête », a-t-on indiqué sur place.
En plein centre-ville, et habituellement fréquenté par les touristes qui viennent y acheter souvenirs et colifichets, « le village artisanal restera fermé jusqu’à nouvel ordre », selon un officiel sur place.
En fin de matinée, des policiers, dont certains encagoulés, montaient la garde devant les portes cadenassées du marché, a-t-on constaté.
« Des opérations sont en cours, nous ne faisons pas de commentaire à ce stade », a déclaré à l’AFP le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication, Alain-Claude Bilie By Nze.
Les deux victimes, qui effectuaient un reportage au Gabon pour la chaîne National Geographic mais dont on ignore encore la profession exacte, ont été pris en charge à l’hôpital militaire, en périphérie de la capitale.
« L’état de santé d’un d’entre eux, dont le pronostic vital était engagé, a été stabilisé », a précisé M. Bilie By Nze.
L’assaillant, un Nigérien de 53 ans, a été interpellé au moment des faits. Il a dit avoir agi « en représailles aux attaques des Etats-Unis contre les musulmans et à la reconnaissance américaine de Jérusalem comme capitale de l’Etat d’Israël », selon les officiels gabonais.
Résidant habituellement au Gabon depuis 19 ans, l’homme avait passé huit mois dans son pays et était revenu il y a quelques semaines à Libreville. Vendeur ambulant de viande fumée, issu de la communauté haoussa, il circulait régulièrement dans le centre-ville et fréquentait occasionnellement le « village artisanal », selon des témoins.
« Nous sommes en train de recouper ces informations », a commenté le porte-parole du gouvernement.
Dimanche, les autorités gabonaises n’avaient pas encore publiquement utilisé, à propos de cette attaque, le qualificatif de « terroriste » ou « jihadiste ».