La cité balnéaire du sud-ouest de la France a vécu ses dernières heures sous la cloche ultra-sécurisée du G7, qui s’achève ce 26 Août 2019, par une série de conférences de presse des différents dirigeants réunis depuis samedi.
Temps fort de ce lundi, le président hôte, Emmanuel Macron, pourrait tenir une conférence de presse commune avec l’hôte du prochain G7, Donald Trump, hostile au multilatéralisme. Les deux hommes, qui entretiennent une relation apparemment cordiale, ont montré au cours de ce week-end de sommet leurs approches très différentes de ce que doit être un G7. Donald Trump a tenu des réunions bilatérales et parlé surtout d’économie et de commerce, Emmanuel Macron s’est mobilisé sur la crise des feux en Amazonie.
En effet, Paris et Washington approchent d’un accord sur la taxation des géants américains de l’Internet, a déclaré lundi au sommet du G7 de Biarritz le président américain Donald Trump, hostile au vote par la France d’une taxe sur le chiffre d’affaires des groupes américains. « On s’en approche« , a répondu Donald Trump à une question sur un éventuel accord avec la France sur cette délicate question, et alors que le président américain avait menacé de taxer le vin français en représailles à la taxe française.
De plus, Emmanuel Macron a surtout réussi un coup diplomatique en faisant venir dimanche le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif à Biarritz pour parler de la crise iranienne. Ce lundi, Donald Trump a déclaré avoir dit à Emmanuel Macron « Allez-y » lorsque le président français lui a annoncé la visite surprise du chef de la diplomatie iranienne dimanche à Biarritz en marge du sommet du G7, dans un signe d’apaisement apparent après l’envolée des tensions de cet été dans le Golfe.
Mohammad Javad Zarif a rencontré Emmanuel Macron et son homologue français Jean-Yves Le Drian ainsi que des représentants des deux autres pays européens, l’Allemagne et la Grande-Bretagne, signataires de l’accord international sur le nucléaire iranien de 2015 dénoncé par les Etats-Unis. Washington applique une pression maximale sur les dirigeants iraniens, qui répliquent en reprenant progressivement leurs activités nucléaires.
Quel bilan pour ce G7 ?
Parmi les autres sujets largement abordés : la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, qui préoccupe les dirigeants réunis, craignant que cela n’entraîne une économie mondiale flageolante vers la récession. Mais Donald Trump s’est montré inflexible, poursuivant sa logique de confrontation avec Pékin en disant que son seul regret était de ne pas taxer encore plus fortement les exportations chinoises. Enfin, les incendies en Amazonie, ajoutée au menu du sommet par Emmanuel Macron à la dernière minute, provoquant une crise avec le Brésil du président climato-sceptique Jair Bolsonaro, ont certes été évoqués, mais les leaders n’avaient pas dimanche soir annoncé de mesure concrète. Pas plus qu’il n’y a eu d’avancées sur la taxation des géants américains du numérique, une pomme de discorde entre la France, qui a voté une taxe sur leur chiffre d’affaires sur le territoire, et les Etats-Unis, qui menacent de taxer les vins français en représailles.