Le 8 janvier le tribunal correctionnel de Paris a annoncé que le premier procès pour « corruption » d’un ancien président de la Ve République, se tiendra du 5 au 22 octobre 2020.
Comme la roue tourne ! Les termes « corruption », « trafic d’influence », « détournements de fonds publics » et autres « biens mal acquis » en relation avec des chefs d’État renvoyaient exclusivement aux dirigeants du continent bordé par la mer Méditerranée au Nord, le canal de Suez et la mer Rouge au Nord-Est, l’océan Indien au Sud-Est et l’océan Atlantique à l’Ouest. Nicolas Sarkozy aurait-il été contaminé lors de ses rapports trop étroits avec les leaders africains, dont Mouammar Kadhafi ?
Quoi qu’il en soit, le premier procès pour « corruption » d’un ancien président de la Ve République, Nicolas Sarkozy, président de 2007 à 2012, aura lieu du 5 au 22 octobre 2020, a annoncé le tribunal correctionnel de Paris, mercredi 8 janvier. Le procès se tiendra quatre après-midi par semaine devant la 32ème chambre correctionnelle, après une audience intermédiaire fixée au 17 juin prochain. Il est également renvoyé devant la justice pour « trafic d’influence ». Son avocat Thierry Herzog et l’ex-haut magistrat Gilbert Azibert seront également jugés dans ce procès lié à l’affaire des écoutes, pour ces mêmes faits mais aussi pour « violation du secret professionnel ». Leur renvoi avait été annoncé en mars 2018, et leurs derniers recours avaient été rejetés en juin 2019. Les faits quant à eux remontent à 2014.
Les faits
Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir tenté d’obtenir début 2014, par l’entremise de son avocat Thierry Herzog, des informations secrètes auprès de l’ex-haut magistrat Gilbert Azibert, dans une procédure concernant la saisie de ses agendas en marge de l’affaire Bettencourt, soldée pour lui par un non-lieu en 2013 et ce, en échange d’un coup de pouce pour un poste à Monaco. L’ancien président avait renoncé à cette démarche au dernier moment, toujours d’après ces interceptions. Pour les enquêteurs, ce revirement peut s’expliquer par le fait que l’ex-président et Thierry Herzog venaient d’apprendre que leurs téléphones secrets étaient sur écoute. À l’annonce de l’ouverture du procès, leurs avocats n’ont pas souhaité faire de commentaires.
Nicolas Sarkozy, retiré de la vie politique depuis sa défaite à la primaire de la droite fin 2016, ne sera pas le premier ancien président de la Ve République à être jugé. Avant lui, Jacques Chirac avait été jugé et condamné en 2011 pour « détournements de fonds publics », dans l’affaire des emplois fictifs de la ville de Paris.