L’actuelle numéro deux de la Banque mondiale, la bulgare Kristalina Georgieva, a été désignée vendredi 2 Aout 2019, pour être la candidate européenne à la direction du Fonds monétaire international.
Les Européens ont choisi, vendredi 2 août, la Bulgare Kristalina Georgieva pour être leur candidate à la direction de l’Institution de Bretton Woods. Son adversaire, le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, l’a félicitée.
La bulgare, soutenue par Paris, a obtenu l’appui de 56 % des pays représentant 57 % de la population de l’UE, contre seulement 44 % des pays pour 43 % de la population pour son rival dans la course à la succession au FMI de Christine Lagarde, qui prendra cet automne la présidence de la Banque centrale européenne. La direction générale du FMI revient traditionnellement à un Européen.
« C’est un honneur d’être désignée comme une candidate pour le rôle de directeur général du FMI », a réagi dans un tweet Kristalina Georgieva, qui a souligné qu’elle se mettait en congé administratif de la Banque mondiale durant le processus de nomination.
Pour être désignée directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva doit toutefois obtenir une dérogation de la part des autres membres du Fonds monétaire international, dont les règles stipulent que le directeur général ne peut avoir plus de 65 ans lors de sa nomination. Or la Bulgare fêtera ses 66 ans le 13 août.
Kristalina Georgieva et Jeroen Dijsselbloem, soutenu par l’Allemagne, étaient les deux derniers candidats en lice pour ce poste qui revient traditionnellement à un Européen, après le retrait du Finlandais Olli Rehn, de la ministre espagnole des Finances, Nadia Calvino, et de l’actuel président de l’Eurogroupe, le Portugais Mario Centeno.
Toutefois, ce vote a révélé aussi les profondes divisions au sein de l’UE entre les pays du Nord et ceux du Sud, qui reprochaient à Jeroen Dijsselbloem des propos controversés d’il y a deux ans, lorsqu’il avait accusé les pays méditerranéens de dilapider leur argent.
Depuis sa création en 1944, le FMI a toujours été dirigé par un Européen, tandis qu’un Américain a toujours été nommé à la tête de la Banque mondiale. Le candidat retenu par l’Union Européenne aura jusqu’au 6 septembre pour se déclarer auprès du FMI, et devra ensuite convaincre les autres membres du Fonds. D’autres pays suivent de près le processus mené par les Européens, notamment les pays émergents qui réclament depuis des années une meilleure représentation au sein des institutions internationales.