Le président, démissionnaire depuis dimanche, de la Bolivie a trouvé une terre d’accueil et promet de revenir très bientôt avec beaucoup d’énergie.
Lundi 11 novembre 2019, vers 21h30 sur son compte Tweeter, Evo Morales a annoncé son départ du pays pour le Mexique. Information confirmée quelques temps après et toujours sur Tweeter par le ministre mexicain des Affaires étrangères, Marcelo Ebrard. « Evo Morales est déjà dans l’avion du gouvernement mexicain chargé d’assurer son transfert en toute sécurité vers notre pays ». Craignant pour sa sécurité Evo Morales de l’avis du ministre mexicain, a formulé une demande d’asile politique. « Il nous a demandé verbalement et de façon formelle de lui accorder l’asile politique dans notre pays ».
La Bolivie plongée dans le chaos
« Après avoir pillé et tenté de mettre le feu à ma maison à Villa Victoria, des groupes vandales des putschistes [Carlos] Mesa et [Luis Fernando] Camacho ont fait irruption chez moi dans le quartier de Magisterio à Cochabamba. Je suis très reconnaissant à mes voisins qui ont arrêté ces raids », a tweeté un peu plus tôt Evo Morales, en référence au candidat d’opposition qui réclamait un second tour à l’élection présidentielle, et au fer de lance de la révolte populaire contre le résultat du scrutin de fin octobre jugé frauduleux.
Si la réélection contestée à l’issue du scrutin du 20 octobre a provoqué un vaste mouvement de contestation, les heures qui ont suivi l’annonce de la démission du président sortant ont plongé le pays dans le chaos total.
La sénatrice d’opposition Jeanine Añez prend le pouvoir
Le président socialiste a démissionné mais aussi les successeurs prévus par la Constitution dans l’hypothèse d’un départ du chef de l’État : le vice-président Alvaro Garcia, la présidente et le vice-président du Sénat ainsi que le président de la Chambre des députés, entraînant une vacance du pouvoir.
C’est donc la deuxième vice-présidente du Sénat, Jeanine Añez, qui a revendiqué la présidence par intérim. « Nous allons convoquer des élections avec des personnalités qualifiées qui vont conduire le processus électoral afin de refléter ce que veulent tous les Boliviens », a-t-elle déclaré. « Nous avons déjà un calendrier. Je crois que la population demande en criant que nous ayons un président élu le 22 janvier », a ajouté l’opposante de 52 ans, évoquant la date prévue, avant la crise, de la prise de ses fonctions par le prochain président de Bolivie.
Le Parlement, où les partisans d’Evo Morales sont majoritaires, doit siéger mardi pour entériner les démissions et nommer le remplaçant par intérim de celui qui présidait la Bolivie depuis 2006.