Officiels Éthiopiens et Chinois entourés de scientifiques étaient rassemblés à l’Observatoire spatial d’Entoto près d’Addis Abeba, le 20 décembre 2019, pour suivre la retransmission en direct du lancement depuis la Chine.
Le satellite de télédétection multispectrale de 72 kg, dont la station au sol est située à l’Observatoire spatial d’Entoto en Ethiopie, s’est arraché de la rampe de lancement depuis la Chine vendredi. Avec le lancement de l’ETRSS-1, l’Ethiopie rejoint l’Égypte, l’Afrique du Sud, l’Algérie, le Nigéria, le Ghana, l’Angola, le Kenya, le Maroc, le Soudan et le Rwanda dans le cercle encore restreint des pays africains à avoir envoyé des satellites dans l’espace, pour accélérer ses plans de développement et de croissance. Le satellite, dont l’objectif principal est l’observation, devrait fournir toutes les données nécessaires sur les changements climatiques et les phénomènes météorologiques nécessaires à l’agriculture, la foresterie et les activités de conservation des ressources naturelles. Ce satellite, 99e engin lancé en 2019 à travers le monde, arrivera sur son orbite géostationnaire après avoir parcouru 700 km en 30 minutes. Positionné à 80 degrés de latitude autour de l’Ethiopie et des pays d’Afrique de l’Est, il commencera à envoyer des informations immédiatement. Les scientifiques spatiaux éthiopiens auront un rôle de commandement et de contrôle complet sur ET-RSS1 dans les installations de l’Observatoire spatial d’Entoto, à la périphérie d’Addis-Abeba.
En Chine, une délégation éthiopienne composée de hauts fonctionnaires du ministère de l’Innovation et de la Technologie, de membres du Parlement et de scientifiques, a assisté au lancement du satellite dans l’espace. Le ministère éthiopien de la Défense a tiré 21 coups de canon à l’occasion de ce lancement historique. « Ce lancement constituera une étape majeure dans notre parcours historique vers la prospérité », a déclaré le vice-Premier ministre éthiopien, Demeke Mekonnen.
L’Afrique refait son retard
Avec un huitième satellite lancé vendredi par l’Éthiopie, l’Afrique achève une année 2019 record pour son industrie spatiale. Une industrie qui, par la formation d’ingénieurs et la coopération entre États, pourrait permettre d’accélérer le développement du continent. L’Éthiopie, dernier pays africain à avoir lancé un appareil dans l’espace, a axé ses ressources nationales sur l’aéronautique. Le pays dispose déjà d’une compagnie aérienne parmi les plus grandes d’Afrique, mais aussi de centres de formation de pilotes et de centres de réparation de moteurs. Le spatial est un pas de plus dans cette stratégie de développement d’un leadership en matière d’aéronautique.
L’année 2019 est également celle de la création de l’Agence spatiale africaine (ASA), dont le siège est basé au Caire, en Égypte, tout premier pays du continent à avoir envoyé un satellite dans l’espace en 1998. Navigation et positionnement, communication par satellite, observation de la Terre, astronomie et sciences spatiales sont autant d’axes dont l’ASA est en charge, en interconnexion avec l’agenda 2063 de l’Union africaine dont le plan directeur vise la transformation de l’Afrique en puissance mondiale de l’avenir.