Le 46e président des Etats-Unis, Joe Biden a confirmé sa volonté de remettre les compteurs de la diplomatie de son prédécesseur à zéro. Dans un message adressé aux chefs d’Etats africains, à la veille d’un sommet de l’Union africaine (UA), il a décliné ses priorités, signalant sans équivoque son ambition de redonner aux Etats-Unis leur place de leader mondial. Dans ses relations avec l’Afrique, il a promis un partenariat plus serré, et déclaré espérer participer en personne au prochain sommet de l’UA, un renversement de la politique américaine en direction du continent africain largement ignoré par l’ancien président. « Mon administration s’engage à reconstruire nos partenariats autour de la planète et se réengage avec les institutions internationales comme l’Union africaine », a-t-il déclaré.
Avec la nouvelle administration américaine, le changement climatique ainsi que le multilatéralisme pour mettre fin aux conflits du continent reviennent au premier plan. « Rien de tout cela ne sera facile, mais les Etats-Unis se tiennent prêts maintenant pour être votre partenaire dans la solidarité, le soutien, et le respect mutuel », a déclaré Joe Biden. Le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, a salué le message et a déclaré que l’organisation panafricaine attendait avec impatience de « réinitialiser le partenariat stratégique UA-USA ».
Dans son adresse, le président Joe Biden a parlé beaucoup d’avenir dans un futur fait d’échanges commerciaux et d’investissements dans le but d’atteindre « la prospérité pour tous ». Il a promis une diplomatie renforcée pour tenter de résoudre les conflits. La veille de son message, le secrétaire d’Etat Antony Blinken s’est entretenu avec le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed et s’est dit préoccupé par le conflit armé en cours entre le Front de libération du peuple du Tigré et les forces soutenant le gouvernement. Le département d’Etat envisage également des actions contre le président ougandais Yoweri Museveni, un allié militaire indéfectible des Etats-Unis qui a récemment remporté un sixième mandat controversé. Le président américain a souhaité également promouvoir les droits de l’homme en prêtant une attention toute particulière à ceux des femmes et des jeunes filles.
Joe Biden a dit vouloir travailler avec l’Afrique « à un futur engagé à investir dans nos institutions démocratiques et dans la promotion des droits humains de tous : femmes et filles, individus LGBTQ, individus en situation de handicap, et individus de toutes origines, religions, et héritages ethniques ». De tous les points abordés, la question de l’homosexualité, constituera sans doute la pomme de discorde avec plusieurs pays du continent. Sur 45 pays en Afrique sub-saharienne, 28 disposent encore de législations interdisant ou réprimant l’homosexualité. Dans ces textes de loi et surtout le code pénal, cette orientation sexuelle est clairement définie comme une pratique « contre-nature ».
Sur un tout autre plan, il a souligné le défi que représente la santé mondiale avec l’épidémie de COVID-19 et les bouleversements climatiques qui ont causé « beaucoup de souffrances ». Confirmant l’option prise dès le premier le jour de son mandat, il a réitéré que « nous devons tous travailler ensemble pour faire avancer notre vision partagée d’un meilleur futur ». Dès le 20 janvier, le nouveau président américain a abrogé l’interdiction concernant le voyage des citoyens en provenance de pays à majorité musulmane et africains, comme la Libye, la Somalie, l’Erythrée, le Nigeria, le Soudan et la Tanzanie.