La crise sanitaire de COVID-19 a ouvert une nouvelle ligne de front dans la rivalité entre Barack Obama et son successeur Donald Trump. Retour sur leurs échanges acrimonieux par médias interposés.
Les Etats-Unis subissent de plein fouet les affres de la crise de COVID-19. De ce fait, l’Administration Trump fait l’objet de nombreuses critiques. La dernière en date, du moins celle qui a fait sortir Donald Trump de ses gonds, est venue de Barack Obama. Dans ce qui apparaît aujourd’hui comme étant sa deuxième attaque contre l’Administration Trump, le 44e président des Etats-Unis a qualifié la gestion de l’épidémie de «désastre chaotique absolu».
Le 16 mai dernier, dans une allocution en ligne adressée à des étudiants fraîchement diplômés de plusieurs dizaines de collèges et universités afro-américains historiques, Barack Obama a déclaré que l’épidémie de Covid-19 avait mis en évidence les lacunes dans la gestion du pays. «Plus que tout, cette pandémie a finalement fait tomber l’idée que beaucoup de gens au pouvoir savent ce qu’ils font. Beaucoup d’entre eux ne font même plus semblant d’être au pouvoir », regrettait-il.
Sur le terrain, plus de 1 200 personnes sont mortes du coronavirus aux Etats-Unis au cours des dernières 24 heures, selon les derniers chiffres de l’université Johns Hopkins. Le nombre total de décès s’élèverait maintenant à plus de 89 000, soit le bilan le plus élevé dans le pays le plus puissant au monde !
Ce contraste s’amplifie un peu plus avec les vieux démons des considérations raciales, qui, à chaque crise refont surface. Barack Obama a longuement évoqué l’impact de la pandémie sur les communautés noires aux Etats-Unis. « Une maladie comme celle-ci ne fait que mettre en lumière les inégalités sous-jacentes et les fardeaux supplémentaires auxquelles les communautés noires ont dû faire face dans ce pays », constatait-il pour le regretter.
« Faire ce qui est agréable, ce qui est pratique, ce qui est facile, c’est ce que font les petits enfants. Malheureusement, beaucoup de prétendus adultes, y compris certains avec de belles appellations et des métiers importants, pensent de cette façon, ce qui est la raison pour laquelle les choses sont si décousues. […] Tous ces adultes dont vous pensiez qu’ils dirigeaient et qu’ils savaient ce qu’il faisaient, et bien ils n’ont pas toutes les réponses. Beaucoup d’entre eux ne posent même pas les bonnes questions. Donc si le monde doit aller mieux, cela dépendra de vous », conclut-il pour passer le témoin à cette jeune génération de diplômés.
La riposte de Donald Trump
Rompant avec la tradition de réserve qu’observent généralement les présidents, Obama et Trump se livrent à une passe d’armes sans précédent. Dans une série de tweets, en guise de réponse aux propos de son prédécesseur, Donald Trump dénonce vertement un complot de l’« Etat profond» visant à saper sa présidence. « Obamagate », est le nom de baptême de ce complot.
Interrogé sur les propos de son prédécesseur, Donald Trump a défendu son administration : « Nous avons eu beaucoup de réunions géniales, des progrès merveilleux se font sur de nombreux plans, dont bientôt un remède pour cette horrible peste qui frappe notre pays ». Contre les critiques de Barack Obama, Donald Trump réplique : « c’était un président incompétent. C’est tout ce que je peux dire. Gravement incompétent ».
Outre ses critiques envers l’administration Trump sur le coronavirus, Barack Obama a fait savoir son indignation après que le département de la Justice a abandonné les poursuites envers Michael Flynn, ancien conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump et qu’il avait lui-même renvoyé. Le général, qui avait admis à deux reprises avoir menti au vice-président et au FBI sur ses contacts avec l’ambassadeur russe aux Etats-Unis, ce qui a été prouvé par l’enquête du procureur spécial Robert Mueller, est désormais l’objet d’une campagne de réhabilitation menée par Donald Trump et ses partisans, qui le présentent comme une victime innocente de la vengeance du démocrate.