Dans la matinée du lundi 8 août 2022, une trentaine d’agents de la police fédérale américaine (FBI) ont débarqué à la luxueuse résidence de Donald Trump, 45e président des Etats-Unis, à Mar-a-Lago, en Floride. Le maître des lieux se trouvait dans le New Jersey à ce moment-là. Aucune contrainte n’a été nécessaire car les agents du FBI avaient au préalable notifié le service de protection de l’ancien président de leur arrivée et des perquisitions.
Une fois à l’intérieur, ils ont perquisitionné le domicile pendant plusieurs heures, y compris un coffre-fort selon Donald Trump. Ils ont saisi de nombreux documents en papier. « Jamais rien de comparable n’est arrivé à un ancien président des Etats-Unis », a déclaré Donald Trump dans un communiqué lundi, dénonçant un coup de force « ni nécessaire ni approprié » et se disant victime d’une « persécution politique ».
Ni le département de la Justice ni le FBI n’ont fait de commentaire, observant un silence total. Mais selon des experts, une telle perquisition à l’encontre d’un ancien président, qui pourrait se représenter en 2024, a forcément eu l’aval du ministre de la Justice, Merrick Garland, et du directeur du FBI, Christopher Wray.
A l’origine, tout vient des Archives nationales, qui cherchent à partir de mi-2021 à mettre la main sur des dossiers sensibles que Donald Trump est soupçonné d’avoir « oublié » de leur remettre en quittant la Maison Blanche. La loi oblige en effet tous les présidents à laisser les documents classifiés en quittant leur poste. « C’est essentiel pour notre démocratie. C’est un moyen de surveillance, après coup, de l’action gouvernementale par le peuple », avait déclaré David S. Ferriero, alors archiviste des Etats-Unis, dans un communiqué publié en février 2022. Donal Trump pourrait être poursuivi pour dissimulation de documents classifiés. Ce qui est un crime fédéral.
La raison pour laquelle cette perquisition est une telle bombe politique est inscrite dans l’article 18 section 2071 du Code des Etats-Unis. Un texte qui punit la dissimulation ou la destruction volontaire de documents officiels d’une peine pouvant aller jusqu’à trois ans de prison. Et surtout, mener à l’impossibilité de se présenter à un poste officiel dans l’administration. Cette perquisition qui est considéré comme une première étape vers un procès pour les uns, est vue comme « une persécution politique » pour le camp des inconditionnels de Donald Trump.