La scène fait froid dans le dos. On se croirait à nouveau plongé dans l’un des épisodes du départ de captivité du peuple d’Israël au temps de Moïse. En l’espace de quelques heures, des milliers de scorpions sont sortis de leur tanière. Et plus de 500 personnes ont dû être hospitalisées. Le phénomène a été déclenché par des orages très violents avec des pluies abondantes, les plus violentes depuis onze ans dans cette ville de 1,5 million d’habitants, située dans un site magnifique sur les bords du Nil, au Sud du pays. Les scorpions, qui détestent l’eau, ont été délogés de leur terrier dans les dunes désertiques cherchant refuge dans les rues et dans les maisons, question de survie.
Certains habitants ne les ont pas repérés, d’abord parce qu’ils étaient eux-mêmes en train de lutter contre les inondations, plus de 100 maisons ont été détruites à Assouan, et aussi parce que les scorpions sont généralement invisibles et inactifs à cette saison. Plusieurs personnes se sont soudain retrouvées encerclées par les animaux. Et les hôpitaux d’Assouan ont donc vu débarquer des centaines de personnes avec des piqûres. Il a fallu recourir en urgence aux stocks d’anti-venin. Là encore un phénomène d’une ampleur sans précédent.
En plus, ces scorpions sont très dangereux : c’est une variété appelée Androctonus, également surnommée « tueur d’homme ». Tout est dit. De couleur jaune, 8 à 10 centimètres de long et un venin potentiellement mortel pour les enfants ou les personnes âgées. Sans aller jusqu’à provoquer le décès, la piqûre engendre, chez les adultes, des fièvres, des vomissements, des problèmes respiratoires ou cardiaques, et de fortes douleurs. Les pouvoirs publics affirment que personne n’a été tué au bout du compte même si les réseaux sociaux égyptiens avancent le chiffre de quatre victimes.