Pramila Patten, représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies chargée des violences sexuelles dans les conflits, a décerné cette distinction à la première dame de la RD Congo le 3 décembre 2019 à Kinshasa.
La première dame de la République démocratique du Congo (RDC) a répondu favorablement à l’invitation pour soutenir les efforts des Nations unies. Denise Nyakeru Tshisekedi s’est montrée très sensible au sort des victimes rejetées par leurs familles tout comme leurs enfants nés du viol. Pour récompenser ses efforts et l’inviter à plus d’actions, dans cette zone particulièrement exposée aux conflits, les Nations unies lui ont décerné le titre de « championne de la prévention de la violence sexuelle liée aux conflits », lors d’une cérémonie sobre à Kinshasa en présence de son illustre époux et président Félix Tshisekedi.
« Elle s’est montrée très présente, très sensible à la question et très déterminée à porter main forte à mon bureau, aux efforts des Nations unies sur cette question. Il lui a été décernée le titre de champion global pour le travail qu’elle sera appelée à faire ici en RDC mais aussi au-delà de la RDC dans les onze pays africains et aussi dans les autres régions du monde », a précisé Pramila Patten, représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies chargée des violences sexuelles dans les conflits. « Les violences sexuelles menacent la vie et le bien-être des personnes, ainsi que des communautés, et ne peuvent être tolérées ni ignorées », a poursuivi Pramila Patten.
« La RDC ne doit plus être la capitale mondiale du viol », a lancé Denise Nyakeru Tshisekedi, visiblement émue. Dans la suite de son propos, elle dénonce et salue les avancées enregistrées. « Ce fléau répugnant doit impérativement s’arrêter. Je salue à ce titre la résolution du Conseil de sécurité des Nation unies qui nous donne de nouvelles armes indispensables dans la prévention et la lutte. Ce fléau n’est pas imbattable, je vous rassure. Cela se doit être traduit par une ferme volonté d’agir au-delà de toute compassion passive ou toute passivité coupable », a-t-elle déclaré avant d’engager l’ensemble des Congolais : « Rappelons-nous et prenons cet engagement : la honte doit être bannie, le crime puni et la justice rétablie ». Selon l’ONU, malgré les efforts contre les violences sexuelles, des enquêtes menées sur le terrain ces deux dernières années démontrent que ces violences à l’encontre des femmes continuent à être utilisées comme une arme de guerre.
La situation en RDC
Selon l’ONU, plus de 900 personnes ont été victimes de violences sexuelles liées au conflit en République démocratique du Congo (RDC) sur une période d’un an. La partie orientale du pays, ravagée par les conflits, est la plus touchée. Selon Kate Gilmore, haut-commissaire adjointe de l’ONU aux droits de l’homme, une grande partie des crimes a été perpétrée par les personnes censées protéger les civils. Au cours des deux dernières décennies, une grande partie de l’Est de la RDC a été le théâtre de conflits presque incessants. Kate Gilmore a déclaré au Conseil des droits de l’homme que la majorité des 900 cas de violence sexuelle enregistrés au cours d’une année ont été perpétrés par la police, l’armée ou des milices. L’armée nie ces allégations, affirmant qu’elle a mis en place des procédures pour enquêter sur les soldats soupçonnés d’avoir commis des violations des droits humains. La levée de l’impunité des agents de l’État a été l’une des principales promesses de campagne du président Félix Tshisekedi. Le titre de championne de la prévention de la violence sexuelle liée aux conflits, décerné à son épouse va donner un coup d’accélérateur à la mise en place de mesures plus concrètes sur le terrain.