Ces pensionnaires de la prison centrale de Libreville retrouvent la liberté dès aujourd’hui suite aux travaux de la Commission chargée d’examiner les causes de la surpopulation carcérale.
La plage de Libreville accueillera, comme de rituel pour les détenus au Gabon, 153 nouveaux visiteurs ce jour. L’eau de la mer aurait des vertus pour conjurer le mauvais sort. Ceux qui seront alors anciens détenus de la prison centrale de Libreville bénéficient de l’accélération des procédures pénales. Une mesure instruite par le président Ali Bongo Ondimba, consécutive au constat de surpopulation carcérale.
Construite en 1956 pour accueillir 300 détenus, la prison centrale de Libreville, la plus grande du pays compterait en réalité près de 2000 prisonniers. Le projet de construction d’une nouvelle prison au sud de la capitale, dans les années 2000 a été abandonné après les travaux de terrassement.
« Nous attirons très respectueusement l’attention du président et du vice-président du Conseil supérieur de la magistrature que la population carcérale a atteint des limites inhumaines, la plupart des détenus relève de la détention préventive ou certains y sont au-delà des peines qu’ils peuvent encourir », a déclaré Me Nguema Ella, président du Syndicat national des magistrats du Gabon (SYNAMAG) le 10 juillet 2019 face à la presse, au lendemain d’une visite à la prison centrale de Libreville en compagnie du patron du département de la Justice Edgard Anicet Mboumbou Miyakou.
Ce cri d’alerte a été entendu par le président du Conseil supérieur de la magistrature, président de la République, qui a instruit la création d’une Commission chargée d’examiner les causes de la surpopulation carcérale. Cette commission est présidée par le secrétaire général de la Chancellerie. Les travaux démarrés par la prison centrale de Libreville vont se poursuivre à l’intérieur du pays, apprend-on d’un communiqué du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, de la Justice, Garde des Sceaux datant du 10 août 2019.