La directrice du Fonds, Kristalina Georgiva, a également approuvé la mise en place d’un programme qui autorise les équipes de l’institution de Bretton Woods à aider les autorités à mettre en œuvre leur politique, précise le communiqué.
Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé lundi, 16 décembre 2019, le déblocage de 368,4 millions de dollars d’une ligne de crédit d’urgence pour que Kinshasa puisse répondre « à ses besoins urgents en matière de balance des paiements », explique un communiqué de l’institution. La République démocratique du Congo (RDC) se trouve dans une position financière difficile explique le FMI en raison d’une baisse du prix des matières premières, de nouvelles dépenses ainsi qu’un contrôle des dépenses plus laxistes pendant la période de transition politique. Tout ceci « a mené à une situation budgétaire moins bonne en grande partie financée par la banque centrale » et « dans ce contexte, les réserves internationales sont tombées à des niveaux critiques ce qui a créé des besoins urgents en matière de balance des paiements », note l’institution de Bretton Woods.
Pour un meilleur accompagnement, Kristalina Georgiva a également approuvé la mise en place d’un programme qui autorise les équipes du FMI à aider les autorités à mettre en œuvre leur politique, précise le communiqué. Le Fonds note que « l’environnement économique reste difficile et vulnérable aux chocs », soulignant que la croissance devrait fortement décélérer en 2019 à seulement 4,5% contre 5,8% en 2018. L’assistance des équipes du FMI est prévue jusqu’en mai 2020. Ce programme assorti d’aucune aide financière « doit permettre aux autorités d’avoir plus de temps pour identifier, classer par ordre de priorité et mettre en œuvre des réformes destinées à augmenter les revenus, combattre la corruption et améliorer la gouvernance », souligne encore le communiqué.
Le budget 2020 de la RDC
En nette hausse de 63,2 % par rapport à l’exercice actuel, le budget pose la question de la mobilisation des recettes escomptées. Le gouvernement travaille sur plusieurs dispositifs, via notamment la numérisation des échanges ou en ciblant les obligations fiscales du secteur minier. Sur le plan des dépenses le budget 2020 de la RDC intègre six nouvelles allocations budgétaires :
- la gratuité de l’enseignement primaire entamée à partir du mois de septembre 2019 ;
- la prise en compte progressive de la couverture santé universelle en vue de permettre l’accès de la population aux soins de santé ;
- la mise en service de la caisse nationale de péréquation entre les régions, prévue par la constitution ;
- le démarrage de la construction du port en eau profonde de Banana pour l’accostage des bateaux de fort tonnage ;
- l’informatisation de tous les rouages qui participent à la collecte des prélèvements obligatoires ;
- la mise en place d’une infrastructure financière en charge des levées des fonds sur les marchés financiers.
Si le budget se veut ambitieux, en se donnant les moyens de financer les promesses du président Félix Tshisekedi, il est cependant loin de convaincre l’opposition : « ce budget de 10 milliards de dollars est médiocre par rapport à la dimension de notre pays et ses potentiels », déplore le député Eliezer Ntambwe, membre de la plateforme politique Ensemble, de l’opposant Moïse Katumbi.