Depuis l’annonce de la découverte du Covid-Organics, un remède contre le Covid-19, le président de Madagascar a accordé une interview aux confrères de Radio France. Il répondait aux critiques de l’OMS en marge des essais cliniques qu’il souhaite démarrer.
« En fait, effectivement, nous avons lancé ce remède à base de plantes médicinales malgaches. Il faut noter qu’à Madagascar, nous avons l’habitude et 80% de la population se soigne à travers le remède médicinal. Ceci dit, le Covid-Organics est bien évidemment un remède préventif et curatif contre le Covid-19 qui fonctionne très bien » a-t-il dit d’entrée de jeu.
Le Chef de l’Etat malgache a précisé qu’il s’agit du fruit des recherches réalisées par l’Institut malgache de recherches appliquées, qui a le statut de centre régional de recherche reconnu par l’Union africaine. En effet, l’IMRA est un centre de recherche médicale et pharmaceutique, et de formation, fondé en 1957 par le professeur Rakoto Ratsimamanga qui est une figure émérite de la science africaine.
Andry Rajoelina se veut rassurant
La situation mondiale démontre aujourd’hui qu’il y a presque 300 000 morts. À Madagascar, on dénombre 171 cas, dont 105 guéris. En résumé, une nette amélioration de l’état de santé des patients ayant reçu ce remède du Tambavy CVO a été observé en 24 heures seulement après la première prise du Tambavy CVO. La guérison a été constatée après sept jours, voire dix jours, de la prise du Tambavy CVO selon le dirigeant
« Si ce n’était pas Madagascar, mais si c’était un pays européen qui avait découvert en fait ce remède, est-ce qu’il y aurait autant de doutes ? Je ne pense pas » décriant ainsi que ce serait l’origine du médicament en polémique qui est sujet à polémique.
Pour les essais cliniques
Rajoelina insiste qu’ « il ne faut pas confondre essais cliniques et observations cliniques. Nous actuellement, quand on parle de Tambavy CVO, on a le statut de remède traditionnel amélioré. Quand on parle de statut de remède amélioré, le système de validation est différent de celui d’un médicament » dit-il. « On ne mène pas des essais cliniques, mais plutôt une observation clinique, selon les indications du guide élaboré par l’OMS. Et c’est ce que nous avons fait. Nous avons mené justement une observation clinique. Un protocole d’études à observer et nous avons regardé et nous avons fait une observation clinique sur l’effet et l’état de santé des malades atteints du coronavirus » renchérit-il.
En outre, le Covid-Organics est basé essentiellement sur des plantes médicinales. Majoritairement avec de l’artemisia à hauteur de 62%, mais aussi avec des plantes endémiques médicinales malgaches.
Une reconnaissance africaine
A Madagascar, plus d’informations sur le Covid-Organics, le remède censé prévenir et guérir du Covid-19 mis au point par l’Institut Malgache de Recherches Appliquées (IMRA). Une dizaine de pays en Afrique ont reçu des dons de cette décoction de la part de Madagascar. Une décoction à base d’Artemisia, une plante utilisée pour lutter contre le paludisme. Alors que certaines organisations, notamment l’Union africaine, la Cedeao et l’OMS restent prudentes sur son utilisation et attendent des preuves de l’efficacité de ce remède, l’un des porte-paroles des autorités fait le point sur les tests déjà effectués dans le pays.
Des essais cliniques ont débuté depuis trois semaines sur une dizaine de malades du coronavirus à Madagascar. C’est ce qu’indique Herintsoa Rafatro, l’un des scientifiques désignés par les autorités pour répondre aux questions concernant ce remède mais aussi chef de laboratoire à l’IMRA. Pour l’élaborer, les chercheurs se sont basés sur des « publications scientifiques internationales qui évoquent des compositions chimiques en faveur d’un traitement contre le Covid-19 » et sur « l’expérience de l’IMRA », explique ce chercheur en médecine traditionnelle. La toxicité de la mixture a aussi été testée sur des souris et des rats. « On a pu démontrer l’efficacité du produit sur quelques patients et cela ne me dérange pas car l’IMRA travaille depuis plus de 30 ans sur ces plantes et l’Artemisia est utilisée depuis 2400 ans en Chine. On se base sur l’histoire qui montre que le produit a fait ses preuves dans le domaine de la santé. Mais si certains hésitent quant à son efficacité on ne peut pas les empêcher », réagit-il après les différents communiqués de l’OMS, de l’Union africaine et de la Cedeao.
Breveter le remède
Un traitement préventif et un traitement curatif ont été mis en place. « Il s’agit de la même formule mais les doses sont différentes. Le traitement curatif se fait uniquement en milieu hospitalier et la quantité de Covid-Organics est plus importante car pour atteindre un virus, il faut apporter plus de quantité en terme de molécules médicamenteuses », détaille le professeur Rafatro. Mais l’IMRA refuse de révéler sa composition exacte, ce qui l’empêche d’obtenir une autorisation de mise sur le marché. Le ministère de la Santé a délivré une autorisation de mise en vente temporaire de la décoction dans le pays mais elle ne peut pas être vendue à l’étranger. L’IMRA souhaite d’abord breveter son remède avant de révéler les plantes qui le compose.