La Norvège, qui a commencé à vacciner sa population le 27 décembre 2020, a administré au moins une dose à environ 33 000 personnes, à savoir celles qui sont considérées comme les plus à risque si elles contractent le virus, y compris les personnes âgées. Au moins 23 personnes, toutes « fragiles » et âgées de plus de 80 ans, sont mortes après avoir reçu la première injection du vaccin Pfizer contre le COVID-19. « Au 17 janvier, un total de 33 rapports faisant état d’effets indésirables suspects avec une issue mortelle ont été enregistrés », a annoncé l’Agence norvégienne du médicament, le 20 janvier. « Des suspicions d’effets indésirables ont été signalés et les rapports décrivent les événements qui se sont produits après vaccination », précise l’Agence. Mais cela « ne signifie pas nécessairement qu’il y a un lien causal entre les vaccins et ces faits », tranche-t-elle.
Parmi les 33 rapports suspects, 13 ont d’ores et déjà été examinés de près par les autorités. A chaque fois, il s’agissait de personnes très âgées, de plus de 80 ans au moins. Elles résidaient en maison de retraite, étaient fragiles et présentaient une ou plusieurs pathologies, « des maladies graves », a souligné Camilla Stoltenberg, directrice de l’Institut de santé publique, lors d’une conférence de presse, le 18 janvier. Par ailleurs, aucune information de localisation de ces décès n’est disponible : impossible de savoir s’ils ont eu lieu dans la même ville ou la même région par exemple. A ce stade, et même si les informations rapportées sont étudiées de très près, l’Agence norvégienne du médicament ne peut pas établir avec certitude que les effets non désirables du vaccin aient provoqué la mort, mais ne peut pas non plus exclure cette hypothèse.
En Norvège, environ 40 000 personnes résident en maison de retraite. Au 19 janvier, 50 477 premières doses du vaccin Pfizer-BioNTech ont été administrées, selon l’Institut de santé publique, cela représente à peine 1% de la population totale du pays, environ 5,4 millions de Norvégiens. Quant aux 33 décès, ils représentent 0,06% de la population vaccinée avec une première dose. De l’enquête ouverte, « les rapports pourraient indiquer que les effets secondaires courants des vaccins à ARNm, tels que la fièvre et les nausées, ont pu entraîner la mort de certains patients fragiles », a relevé Sigurd Hortemo, le médecin en chef de l’Agence norvégienne du médicament.
En conséquence, l’Institut de santé publique, qui évalue conjointement tous les rapports sur les effets secondaires du vaccin, a mis à jour les recommandations concernant la vaccination des personnes âgées fragiles. « Pour les personnes les plus fragiles, même les effets secondaires relativement légers du vaccin peuvent avoir des conséquences graves », a justifié Camilla Stoltenberg. « Pour ceux qui ont de toute façon une durée de vie restante très courte, le bénéfice du vaccin peut être marginal ou sans importance », a-t-elle poursuivi.