Le dirigeant malgache Andry Rajoelina a affirmé mercredi soir qu’un remède à base de plantes était susceptible de soigner les malades du coronavirus, qui a contaminé près d’un million de personnes et fait plus de 86.000 morts dans le monde.
« J’ai reçu une lettre le 24 mars indiquant que Madagascar possède le remède qui pourrait, au conditionnel car on doit encore le prouver, guérir le coronavirus (…) cette plante médicale peut tout à fait guérir le coronavirus », a-t-il assuré au cours d’une émission télévisée.
Rajoelina n’a pas précisé le nom de cette plante ni l’auteur de la lettre qu’il a citée. « On va faire les essais et je suis convaincu que Madagascar va trouver ce remède », a poursuivi le chef de l’Etat, assurant que des scientifiques et des laboratoires de plusieurs pays étaient prêts à y participer. « On peut changer l’histoire du monde entier », a-t-il ajouté.
L’annonce des premiers cas de personnes contaminées par le Covid-19 a causé sur les marchés de la Grande île un vif regain d’intérêt pour toute une série de plantes médicinales ou de produits tels que le gingembre et le citron censés guérir ou, à tout le moins, protéger du virus. Dans un discours le mois dernier, Andry Rajoelina avait lui-même vanté les mérites de certaines plantes ou huiles essentielles contre le coronavirus. Le président malgache a imposé aux habitants de la capitale Antananarivo et des villes de Toamasina (est) et de Fianarantsoa (centre) de rester chez eux jusqu’au 19 avril pour enrayer la pandémie de Covid-19 dans son pays. A ce jour, 93 personnes ont été officiellement contaminées par le Covid-19 à Madagascar. Aucune n’en est morte et 11 ont été déclarées guéries.
Au plan international, que se passe-t-il ?
Plus de 130 essais thérapeutiques sont déjà en cours à travers le monde contre le virus, les uns modestes, les autres internationaux. Mais que peut-on en espérer de cette effervescence ? Voici quelques jours, le magazine « Science » a recensé plus de 130 essais thérapeutiques actuellement en cours à travers la planète pour trouver un traitement contre le Covid-19. Un nombre incroyable, compte tenu du très court lapse de temps qui s’est écoulé depuis le début de la pandémie. Et il ne se passe guère une journée sans l’annonce d’un nouveau protocole comme celui de ce mercredi 1er avril, au CHU d’Angers en France qui lance un essai portant sur 1 200 patients répartis dans une trentaine de centres hospitaliers. Objectif : s’assurer de la possible efficacité de la fameuse chloroquine et de son dérivé, l’hydroxy chloroquine, ce médicament qui affole les Français depuis que le très médiatique professeur Didier Raoult en a clamé haut et fort les supposés mérites. Jamais, et de très loin, le monde de la recherche n’avait connu une telle effervescence. Des physiciens ou des mathématiciens se proposent de lâcher leurs équations pour prêter main-forte à leurs collègues, des milliers d’articles sont publiés en rafale, sans validation préalable par des pairs, tous sont offerts en accès libre, des collaborations sont montées à la hâte travers la planète, quand ce ne sont pas des gouvernements, dont celui de la France, qui exhortent les chercheurs à ouvrir leurs travaux et résultats en open source.
Les États-Unis ont approuvé en mars 2020, le recours, contre le coronavirus, à la chloroquine. Ce traitement antipaludéen qui a montré des résultats préliminaires très très encourageants, a annoncé le président américain Donald Trump. « Nous allons pouvoir rendre ce médicament disponible quasiment immédiatement », a-t-il assuré lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche, estimant que cela pourrait changer la donne face à la pandémie.
Il a ajouté que ce traitement avait déjà été approuvé par l’organisme fédéral qui supervise la commercialisation des médicaments aux États-Unis, la Food and Drug Administration (FDA), grâce à un processus très raccourci. « Donc nous allons pouvoir rendre ce médicament disponible sur ordonnance », a-t-il ajouté.
La FDA a toutefois semblé nuancer cette annonce présidentielle, soulignant que la chloroquine était bien déjà approuvée pour le paludisme et l’arthrite. « Le président nous a demandé de regarder de plus près à ce médicament. Nous voulons faire cela en mettant en place un essai clinique étendu et pragmatique pour recueillir ces informations et répondre à toutes les questions qui se posent », a dit son chef Stephen Hahn. Il a souligné que si la FDA était prête à abattre des barrières pour accélérer les innovations, elle avait aussi la responsabilité de garantir que les produits sont sûrs et efficaces.