Une fois redevenu un citoyen normal, Donal Trump retrouvera la tête d’une Trump Organization fortement amaigrie. Deutsche Bank a décidé de couper les ponts, lassée de la publicité négative engendrée par ses liens avec l’entreprise. Le coup est d’autant plus rude que la banque allemande est actuellement son principal créancier, avec environ 340 millions de dollars de prêts en cours, arrivant à échéance au plus tard en 2024. Le 11 janvier, Signature Bank a décidé de fermer les comptes personnels du président américain, qui y détenait un peu plus de 5 millions de dollars. Pire : l’établissement new-yorkais, proche de la famille Trump depuis de nombreuses années, Ivanka Trump fille de Donald ayant siégé à son conseil d’administration, a appelé à sa démission.
Ces derniers jours, plusieurs entreprises américaines ont publiquement condamné son attitude, certaines joignant les actes à la parole. La plateforme de vente en ligne Shopify a ainsi fermé des pages officielles vendant des articles à l’effigie du président sortant. Le service de paiement sur Internet Stripe a, lui, décidé de ne plus gérer les transactions de son site de campagne. Amazon, General Electric, AT&T, Dow, Comcast, Verizon, American Express, Airbnb ou Mastercard ont menacé d’entraver les levées de fonds des républicains, qui seront sous peu privés du pouvoir à la Maison-Blanche et désormais minoritaires dans les deux chambre du Congrès. Tandis que JPMorgan Chase, Microsoft, Facebook, Google et le groupe hôtelier Marriott ont, de leur côté, décidé de suspendre toute donation politique, en faveur des républicains. Les 8 sénateurs républicains et les 139 représentants à la Chambre qui ont voté contre la certification de la victoire du démocrate Joe Biden, sont particulièrement ciblés. Suspendre les contributions politiques aux législateurs qui ont voté contre la certification de Joe Biden le 6 janvier « peut avoir un impact réel en envoyant le message clair que rompre avec les normes démocratiques et répandre de la désinformation ne sera pas toléré », a estimé Daniel Newman, le cofondateur de l’organisation MapLight, qui étudie de près les financements des partis et responsables politiques. Twitter a éjecté le président de sa plateforme de communication préférée en fermant définitivement son compte, et d’autres réseaux sociaux comme Facebook et Instagram ont suspendu son profil. Après les événements qui ont secoué le Capitole, le magazine économique américain Forbes s’attaque non seulement à Donald Trump, mais aussi à ses anciens collaborateurs qui ont « menti pour lui ». Il assure ainsi qu’il considérera toute entreprise qui embauchera l’un d’eux comme une « source potentielle de désinformation ». Le monde du sport n’est pas en reste.
« Le conseil d’administration de la PGA d’Amérique a voté pour exercer le droit de résilier l’accord consistant à organiser le Championnat PGA 2022 à Trump Bedminster », a déclaré son président, Jim Richardson, dans un communiqué. « Il est devenu clair que la tenue du championnat PGA à Trump Bedminster serait préjudiciable à notre marque et mettrait en péril notre capacité à maintenir la pérennité de notre mission », a ajouté le dirigeant dans une vidéo publiée sur le site internet de l’instance. Cette annonce fait suite aux nombreux appels lancés dans le monde du golf pour que les dirigeants de ce sport prennent leurs distances avec Trump, lui-même grand amateur de la petite balle blanche et souvent vu club à la main durant son mandat, sur son parcours de Bedminster.