Le pouvoir en place au Burkina Faso est confronté au ras-le-bol de la population face aux attaques jihadistes qui frappent le pays chaque semaine. Elles ont fait environ 2 000 morts et 1,4 million de déplacés depuis 2015. L’attaque le 14 novembre d’un détachement de gendarmerie à Inata, au nord du pays, une des plus meurtrières contre les forces de sécurité, a choqué le pays : au moins 57 personnes, dont 53 gendarmes, ont été tuées par des jihadistes armés. En plus de la présence de forces françaises jugée gênante, cette attaque fut à l’origine de vives manifestations qui ont finalement eu raison du gouvernement dirigé par Christophe Joseph Dabiré.
« Il est mis fin aux fonctions de Premier ministre de M. Dabiré », a déclaré sur la télévision publique le secrétaire général du gouvernement, Stéphane Wenceslas Sanou, lisant un décret présidentiel. Selon la loi du pays, la démission du Premier ministre entraîne automatiquement celle du gouvernement. « Les membres du gouvernement sortant assurent l’expédition des affaires courantes des départements ministériels jusqu’à la formation d’un nouveau gouvernement », a précisé M. Sanou. Le Premier ministre a lancé un appel en direction des manifestants et du peuple.
« J’invite les Burkinabè, dans leur ensemble, à se mobiliser, pour soutenir le président du Faso et le nouvel exécutif qui sera mis en place. Je reste convaincu que c’est dans une unité d’action que nous pourrons relever les défis auxquels notre pays et notre peuple sont confrontés », a-t-il déclaré Christophe Joseph Dabiré sur sa page digitale officielle. Fin novembre 2021, le président Roch Marc Christian Kaboré avait annoncé de nouvelles mesures, soulignant « la nécessité de constituer, au plan gouvernemental, une équipe resserrée et plus soudée ».