« Par la présente et dans l’intérêt supérieur de la nation, suite aux événements qui s’y déroulent depuis hier (le dimanche 23 janvier 2022, NDLR), j’ai décidé de déposer ma démission de ma fonction de président du Faso, chef du gouvernement, chef suprême des forces armées nationales », a signé Roch Marc Christian Kaboré, le 24 janvier 2022, depuis un endroit tenu secret.
Et pour cause, le pouvoir est désormais entre les mains du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), apprend-on dans un communiqué lu à la télévision nationale par des officiers en uniforme.
L’armée a annoncé avoir suspendu la Constitution et dissout le gouvernement et l’Assemblée nationale, tout en s’engageant au « retour à un ordre constitutionnel dans un délai raisonnable ». Ledit communiqué a également annoncé la fermeture des frontières à compter du 24 janvier 2022 à minuit (GMT et locales).
Le MPSR qui regroupe toutes les composantes des forces de défense et de sécurité, a décidé de mettre fin au pouvoir du président Marc Roch Christian Kaboré. Son porte-parole a fait savoir que les opérations se sont déroulées sans effusion de sang et sans aucune violence physique sur les personnes arrêtées, qui sont détenues dans un lieu sûr dans le respect de leur dignité.
A la tête du MPSR, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, 41 ans, commandant de la 3e région militaire couvrant Ouagadougou, Manga, Koudougou et Fada N’Gourma, Damiba, nouvel homme fort du pays. Il est titulaire d’un master 2 en sciences criminelles du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) de Paris ainsi que d’une certification d’expert de la défense en management, commandement et stratégie. C’est un ancien élément de l’ex-régiment de la sécurité présidentielle (RSP) et ancien garde présidentielle de Blaise Compaoré.
Le MPSR a appelé les patriotes, les Africains intègres et tous les amis du Burkina Faso à le soutenir et l’accompagner dans ce tournant décisif de l’histoire de son pays. Si son coup de force a été fermement condamné par l’ONU, il est soutenu par les habitants de la capitale Ouagadougou descendus dans les rues pour célébrer cette prise de pouvoir par des cris de joie et des coups de sifflet.