Roch Marc Christian Kaboré, le président du Burkina Faso, serait détenu par des soldats mutins dans un camp militaire, au lendemain d’une journée de manifestations contre le pouvoir marquée par des mutineries dans plusieurs bases du pays.
Des soldats se sont mutinés le 23 janvier 2022 dans plusieurs casernes du Burkina Faso, dont celles de Sangoulé Lamizana et de Baba Sy, pour réclamer le départ des chefs de l’armée et des « moyens adaptés » à la lutte contre les djihadistes. Des tirs ont été entendus en fin de journée près de la résidence du chef de l’Etat, accusé par une grande partie de la population excédée par la violence, d’être « incapable » de contrer les groupes djihadistes.
Depuis quatre ans et demi, le Burkina Faso est pris dans une spirale de violences attribuées à différents groupes armés djihadistes. Certains sont affiliés à Al Qaida et d’autres au groupe Etat islamique. Les attaques sont devenues particulièrement violentes dans le Nord et l’Est du pays. L’armée burkinabè peine aujourd’hui à contrecarrer ces violences qui sont désormais perpétrées dans d’autres régions et qui poussent la population à l’exode.
Le scénario en cours au Burkina Faso ressemble, trait pour trait, à celui récemment vécu au Mali. Pour les mêmes motifs évoqués au Burkina Faso aujourd’hui, après avoir poussé à la démission le président Ibrahim Boubacar Keïta puis le président de transition Bah N’Daw, le colonel Assimi Goïta, président du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), a été désigné chef de l’Etat par la Cour constitutionnelle du Mali en mai 2021.